Non à l'intervention française au Mali ! Hollande à Bamako : Mensonges, mensonges...06/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2323.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Non à l'intervention française au Mali ! Hollande à Bamako : Mensonges, mensonges...

François Hollande est donc allé se faire applaudir au Mali samedi 2 février, marchant ainsi sur les traces de Sarkozy qui, lui, s'était déplacé en Libye en 2011 lors d'une autre intervention militaire française.

Le discours qu'a prononcé Hollande à Bamako n'est qu'un tissu de mensonges. « La France est à vos côtés, non pas pour servir des intérêts, nous n'en avons aucun, non pas pour défendre je ne sais quelle faction... Nous nous battons pour que le Mali vive en paix et en démocratie », a-t-il affirmé.

Des intérêts, l'impérialisme français en a dans toutes ses anciennes colonies françaises d'Afrique. Ils ont nom Areva, Bouygues, Bolloré, Elf, France Télécom, Vinci et bien d'autres. Lors de l'accession à l'indépendance de ces pays, les dirigeants français ont tout fait pour que cette zone reste une chasse gardée des sociétés françaises. Les liens personnels et financiers avec les responsables africains, du haut en bas des nouveaux appareils d'État, leur ont permis de conserver jusqu'à aujourd'hui une place incomparablement plus importante que celle qu'elles occupent dans d'autres régions du monde. Ainsi a été compensée la faiblesse économique de l'impérialisme français par rapport à ses rivaux. Le système a un nom : la Françafrique.

Des accords de défense ont dès le début été négociés comme une assurance-vie pour les dirigeants africains qui les ont signés : la protection militaire de l'ancienne puissance coloniale, en échange d'un droit à piller les richesses du pays. Tel est encore le rôle des troupes françaises en Afrique. C'est le cas au Mali, comme ce fut le cas récemment en Côte d'Ivoire, où l'actuel président Alassane Ouattara a triomphé de son rival Gbagbo grâce à l'aide des soldats français.

Alors, quoi qu'en dise Hollande, la France n'accompagnera pas le Mali dans « le redressement économique, la renaissance des services publics. » En revanche elle maintiendra le pillage organisé, qui fait du Mali ou du Niger des pays parmi les plus pauvres du monde.

Comble de l'hypocrisie, Hollande a cru bon de déclarer « Nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard », en évoquant la participation des soldats africains à la Seconde Guerre mondiale. Il faut être menteur ou amnésique pour oser formuler de tels propos, car la réalité fut à l'époque tout autre. Les troupes coloniales n'eurent pas le choix. Elles avaient été formées pour maintenir l'ordre dans les colonies et étaient incitées par leurs officiers français à utiliser pour cela les pires violences. Pendant les deux guerres mondiales, on ne leur demanda pas leur avis. Elles furent envoyées, de force si besoin était, sur les champs de bataille d'Afrique ou d'Europe. Et il faut encore rappeler qu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements français de l'époque ont payé leur « dette » en massacrant ceux qui ne voulaient plus vivre comme avant sous le joug colonial, et les gouvernements socialistes n'ont pas été les derniers dans cette répression.

Voilà la réalité, et les belles paroles de Hollande n'y changeront rien. Que les troupes françaises restent au Mali ou qu'elles transmettent le relais à l'armée malienne et aux troupes d'États africains voisins, elles ne sont présentes en Afrique, aujourd'hui comme hier, que pour défendre le droit de l'impérialisme français à piller les ressources et à exploiter la population.

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