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- Lutte ouvrière n°2323
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SNCF – Paris Rive gauche : La direction sanctionne pour fait de grève
Le 23 janvier, la direction SNCF de l'établissement de Paris Rive gauche a fait passer un agent de conduite en conseil de discipline et l'a lourdement sanctionné.
Le prétexte de la sanction remonte au 25 octobre 2012, lors d'une grève reconductible. À Trappes, les grévistes étaient rassemblés en piquet de grève dans une ambiance bruyante. Face à eux, des cadres défendaient tant bien que mal la politique de la direction, sans impressionner évidemment aucun gréviste. Il faut croire que la direction n'a pas apprécié, puisqu'au cours de l'après-midi elle informait les cheminots de Trappes qu'un cadre avait été victime de ce qu'elle appelait une « agression sonore », du fait de l'utilisation d'une trompette d'alerte, utilisée sur les voies. Elle déclarait que « l'irréparable » avait été commis. Pas moins ! Le lendemain, sur l'ensemble de l'établissement et sur toute la ligne, de Chartres à Montparnasse, d'Étampes à Austerlitz, elle martelait grâce à son service télévisuel interne qu'un « cadre avait été victime d'une agression sonore inadmissible, intolérable... ». Puis elle organisait une reconstitution sur le site, convoquait le CHSCT, les organisations syndicales, pour tenter de leur faire accepter une charte de bonne conduite dans les mouvements à venir.
Durant les deux mois qui ont suivi la journée de grève, la direction a mené campagne contre les grévistes, les faisant passer pour des voyous qui s'attaquent à un cadre isolé, répandant rumeurs et propos diffamatoires, permettant la publication d'un faux tract CGT grossier visant militants et grévistes, distribuant dans tous les casiers des agents de conduite de l'établissement des lettres mettant en cause le cheminot gréviste. Il a finalement été convoqué devant un conseil de discipline, où la direction a demandé cinq jours de mise à pied, un dernier avertissement et un déplacement disciplinaire.
Le jour du conseil de discipline, un préavis de grève et un appel de la CGT a permis à plusieurs dizaines de cheminots d'être présents pour soutenir le camarade incriminé. Finalement, le directeur de région l'a sanctionné de sept jours de mise à pied et d'un dernier avertissement. Cela signifie qu'il peut être licencié si, dans les deux années à venir, il est de nouveau sanctionné. C'est là une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête d'un cheminot, dont le délit aux yeux de la direction est d'avoir été présent sur un piquet de grève.
Aujourd'hui, la SNCF est de plus en plus hargneuse. Elle s'attaque aux militants et aux grévistes, qui n'ont cependant pas du tout l'intention de rentrer la tête dans les épaules.