Non à l'intervention française au Mali ! Narcotrafiquants, mais alliés de la France06/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2323.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Non à l'intervention française au Mali ! Narcotrafiquants, mais alliés de la France

Les dirigeants français parlent souvent du trafic de drogue qui finance les groupes armés islamistes. Ils sont par contre beaucoup plus discrets, alliance oblige, sur ces mêmes trafics lorsqu'ils sont pratiqués par les armées africaines.

L'Afrique est aujourd'hui la plaque tournante de l'acheminement de la cocaïne de l'Amérique du Sud vers l'Europe, expliquent les responsables internationaux de la lutte contre la drogue. Elle est débarquée dans les ports de l'ouest du continent pour arriver au Sahel et de là être convoyée en Europe. Ainsi que l'affirme un homme politique nigérien cité par Le Monde diplomatique : « Sans appuis fiables au sein de l'armée et de la police, ou parmi les hommes politiques locaux et nationaux, la sécurité des lots de cocaïne n'est pas assurée. Même si vous avez des accords avec tous les groupes djihadistes et le MNLA au nord, vous risquez d'être racketté. »

C'est un des multiples trafics auxquels se livrent les armées africaines, et en particulier celle du Mali. Un rapport du ministère de l'Intérieur français dénonce ainsi les « complicités au plus haut niveau de l'État malien avec les barons de la drogue ». En 2009, un Boeing ayant transporté plusieurs tonnes de cocaïne avait été découvert dans le désert près de Gao.

Le régime de l'ancien président Amadou Toumani Touré, que l'on nous présente volontiers comme un modèle de démocratie en Afrique, avait atteint des sommets en la matière, avant d'être renversé par un coup d'État militaire en mars 2012. Si les hommes de troupe rackettaient la population dans les cars ou le long des routes, les officiers supérieurs s'adonnaient à des activités plus rentables, détournements de fonds ou vente de stocks d'armement. Le contact avec les trafiquants de drogue, pour leur permettre de faire atterrir leurs avions bourrés de cocaïne dans le nord du pays, était certainement l'une des plus lucratives.

C'est cet appareil d'État-là que sont venues remettre en selle les troupes françaises.

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