Grève dans la fonction publique : Les fonctionnaires veulent du concret06/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2323.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève dans la fonction publique : Les fonctionnaires veulent du concret

150 000 fonctionnaires ont manifesté le 31 janvier dans plus de cent villes à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Ce jour-là, enseignants, hospitaliers, personnel des communes et des ministères étaient en grève pour revendiquer une augmentation de salaire et exiger des créations de postes.

Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, avait déclaré par avance qu'elle « comprenait l'impatience des agents » mais qu'elle ne céderait rien à cause des « contraintes budgétaires ». Elle a reçu, dit-elle, les syndicats quasiment toutes les semaines depuis le mois d'octobre, et voudrait bien que les salariés s'arrêtent là. Pas question, puisque cette débauche de réunions n'a pour l'instant abouti qu'à maintenir le gel des salaires et à refuser de créer des postes sur l'ensemble de la fonction publique.

En matière de rémunérations, la dernière augmentation générale remonte à 2010 et elle avait été de 0,5 %. Les quatre années précédentes, les augmentations n'avaient jamais dépassé les 0,8 %. Aujourd'hui, un million de fonctionnaires ont des salaires proches du smic. Il y a effectivement de quoi susciter non seulement l'impatience, mais surtout la colère. Les travailleurs de la fonction publique constatent que rien n'a changé avec l'arrivée de la gauche au pouvoir et que leur pouvoir d'achat continue à baisser.

Il en est de même pour ce qui est des effectifs. Marylise Lebranchu déclare : « Il n'y a pas de marge de manoeuvre en termes de créations de postes. » Il faut oser tenir de tels propos alors que le gouvernement vient de faire cadeau de 20 milliards d'euros aux patrons ! Nicolas Sarkozy avait supprimé 200 000 emplois. Il faudrait donc embaucher massivement pour boucher les trous qui ont ainsi été créés. Cela améliorerait le fonctionnement de services utiles à la population et permettrait de fournir un travail et un salaire à une partie des chômeurs, ce qui n'est pas le cas avec les milliards offerts sans condition au patronat.

Là n'est pas le choix du gouvernement qui, au contraire, conditionne les maigres créations de postes dans certains ministères, comme l'Éducation nationale, à des réductions d'effectifs dans les autres secteurs. Cette politique achève de désorganiser les services ponctionnés, sans vraiment améliorer la situation dans ceux où des postes sont créés au compte-gouttes. Voilà ce que montrait la présence des enseignants dans les cortèges du 31 janvier.

En manifestant et en faisant grève, les fonctionnaires ont dit qu'ils n'étaient pas dupes de la politique mise en oeuvre par le gouvernement de gauche. Mais pour obtenir du concret, il leur faudra remettre ça à plus nombreux.

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