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Mali : Vers une intervention militaire ?
Le 6 avril, sous la pression de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a instauré un blocus aux frontières, la junte militaire qui avait pris le pouvoir au Mali deux semaines plus tôt a accepté officiellement de le transmettre aux civils.
Dimanche 8 avril, Amadou Toumani Touré, président du Mali renversé le 22 mars par le coup d'État militaire, a officiellement démissionné, pour laisser la place au président de l'Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, qui a été nommé président par intérim, avec pour mission l'organisation d'élections dans les quarante jours.
Depuis janvier, une rébellion indépendantiste se réclamant de la population touareg, à laquelle s'ajoute l'action de mouvements islamistes, a peu à peu chassé l'armée et l'administration et pris le contrôle de la moitié nord du Mali, imposant de fait une partition du pays. Le 6 avril, l'une des principales organisations de rebelles touareg a déclaré l'indépendance des territoires qu'ils contrôlent.
Les chefs d'État voisins, Côte d'Ivoire, Sénégal, Burkina -- et derrière eux les puissances impérialistes, au premier rang desquelles la France, ancienne puissance coloniale --, craignent une déstabilisation, non seulement du Mali, déjà largement engagée, mais avec lui de toute la région, et agitent la menace d'une intervention militaire. Rien ne dit que l'accord trouvé le 6 avril règle une situation liée, en grande partie, à la situation économique dramatique du pays, à l'aggravation de la misère et aux séquelles laissées par le partage colonial de l'Afrique de l'Ouest, dont les frontières arbitraires d'un État comme le Mali sont le témoignage. Une situation dont les puissances impérialistes, en particulier la France, portent la responsabilité.