Le programme de Hollande : Au ras du bitume13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le programme de Hollande : Au ras du bitume

Hollande a proposé le 7 avril que les jeunes puissent passer leur permis de conduire lorsqu'ils effectuent un service civique. Aussitôt, Sarkozy faisait de la surenchère : c'est dès l'école qu'ils pourraient passer le code. Mais si le prix du permis est certes un gros problème pour les jeunes de milieu populaire, il est loin d'être le seul ni même le plus important.

La crise, les millions de chômeurs, les salaires insuffisants, les attaques contre la santé, la dégradation des services publics semblent oubliés par les deux « grands » candidats, qui s'ingénient à trouver des thèmes de campagne permettant de ne parler ni de la crise, ni de ses responsables.

Il est vrai que le candidat du Parti socialiste a présenté le 4 avril le calendrier des réformes qu'il appliquera dans la première année de son mandat, s'il est élu. Il y a d'abord les propositions qui ne coûtent rien et sont là pour donner une vague couleur de gauche à son programme, telles que le droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, ou l'organisation d'une « conférence pour la croissance et l'emploi » et d'un « débat sur la transition énergétique ». Les patrons peuvent être rassurés, ces mesures ne feront pas de mal à leur porte-monnaie ! Symbolique aussi la proposition de réduire de 30 % la rémunération des ministres et du chef de l'État... d'autant plus que Sarkozy avait augmenté cette dernière de 172 % !

Quant aux autres propositions prétendument favorables aux travailleurs, non seulement elles sont peu nombreuses, mais elles sont en plus partielles et assorties de restrictions. « Pour réduire les injustices et augmenter le pouvoir d'achat », dit Hollande, il va bloquer le prix de l'essence, mais ce ne sera que pendant trois mois. Il va augmenter l'allocation de rentrée scolaire de 25 % : tant mieux le mois où elle tombera, mais il faut vivre douze mois par an. Quant au droit de partir en retraite à 60 ans, c'est une arnaque car cela ne sera possible qu'à condition d'avoir commencé à travailler à 18 ans et d'avoir cotisé, et non pas validé, 41 annuités, ce qui peut faire une grosse différence.

Hollande dit qu'il s'attaquera ensuite aux injustices fiscales, en réduisant le nombre de niches et en assainissant les activités bancaires : Sarkozy a tenu exactement le même discours. Les deux mesures un tout petit peu audacieuses qui font hurler les millionnaires sont le retour au barème précédent de l'ISF et l'imposition à 75 % de la part des revenus supérieure à un million d'euros annuels. Cela laissera quand même de quoi vivre aux plus riches.

Quant à l'emploi, Hollande promet de créer sur l'année les deux tiers des 150 000 emplois d'avenir promis. Mais comme il ne fait rien pour s'opposer aux patrons qui licencient à tour de bras, le chômage n'est pas près de baisser.

L'ensemble du programme de François Hollande n'est même pas de la poudre aux yeux, car il faudrait être aveugle et sourd, ou alors très naïf, pour croire qu'il apportera un quelconque changement à la vie des travailleurs.

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