« Le premier des combats est contre le chômage et les licenciements »13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Nathalie Arthaud, une candidate communiste

« Le premier des combats est contre le chômage et les licenciements »

Le 9 avril, la diffusion des premières émissions officielles a commencé. Voici le texte de l'intervention de Nathalie Arthaud, d'une durée de trois minutes et demie.

« Je m'adresse aux travailleuses et aux travailleurs, comme l'a fait dans le passé Arlette Laguiller lorsqu'elle a représenté Lutte Ouvrière aux précédentes élections présidentielles.

Je m'adresse à tous les exploités, ouvriers, employés, techniciens, qui font marcher toute l'économie mais qui n'ont en contrepartie qu'un salaire dérisoire, alors que tant de riches parasites, gros actionnaires, spéculateurs, amassent des fortunes sans rien apporter à la collectivité.

Je m'adresse à tous ceux dont l'activité est utile à la société, personnel des hôpitaux et de l'enseignement, chercheurs, mais aussi petits paysans, commerçants et artisans qui n'exploitent qu'eux-mêmes.

On nous parle de "Liberté, Égalité, Fraternité" mais, dans une société où tout se vend et s'achète, pour être réellement libre, il faut être riche. Quelle est l'égalité et la justice, quand les uns passent leur vie au travail pour survivre, alors que ceux qui n'ont rien fait d'autre qu'apporter des capitaux empochent les milliards prélevés sur l'exploitation ? Quelle est la place de la fraternité dans ce système capitaliste, où seuls comptent la rentabilité et le profit ?

Pendant que le chômage explosait sur les cinq dernières années et que les petits boulots occasionnels et mal payés se sont multipliés, les dividendes des actionnaires ont été préservés, ils ont été garantis ; mieux même, pour les actionnaires du CAC 40, ils ont augmenté de 31 %. Pendant que les salaires stagnaient et que le pouvoir d'achat dégringolait, la rémunération des grands patrons, elle, a augmenté de 34 %.

La classe capitaliste profite de son pouvoir absolu sur l'économie pour faire payer la crise par les classes populaires afin de sauvegarder ses propres revenus et ses profits.

Le patronat se sert du chômage comme d'une arme de guerre contre les travailleurs, pour exercer un chantage permanent et faire accepter le blocage des salaires, la flexibilité, la précarité, l'augmentation des cadences. Le premier des combats à mener est contre le chômage et les licenciements.

Les travailleurs n'ont pas à accepter de payer pour les ratés d'une économie dont ils n'ont jamais tiré profit.

Dans cette campagne, je veux dire aux travailleurs, que si individuellement chacun d'entre nous est désarmé devant la puissance de l'argent, collectivement nous pouvons réagir et changer notre sort.

Tous ceux qui veulent lever le drapeau des luttes pourront le dire en votant pour ma candidature. »

Deux de nos camarades ont apporté leur témoignage au cours de cette émission.

Pierre Langlet, de Roubaix : « Ce qui est révoltant, par exemple dans certaines villes du Nord-Pas-de-Calais, c'est qu'on a justement la misère qui côtoie la richesse. C'est des villes comme Croix, comme Roubaix, où on a ces anciens industriels du textile qui se sont recyclés, qui ont placé leur argent à la Bourse, qui ont mis de l'argent dans des empires comme l'empire Mulliez.

D'un côté donc, c'est des milliardaires qui ne savent plus quoi faire de leur argent, qui vivent sur un tas d'or, et de l'autre côté des quartiers où l'on voit le chômage qui augmente, qui est maintenant à 20 %, 30 %. »

Éric Pecqueur, ouvrier chez Toyota : « Dans l'usine où je travaille, les conséquences du chômage, c'est qu'on est 3 000 CDI et il y a 1 400 intérimaires. Les patrons en profitent, qu'il y ait un chômage massif. Cela se traduit dans l'usine par des conditions de travail qui se dégradent. Le patron dit : « Écoute, si tu n'es pas content, il y en a des centaines dehors ». On travaille plus, alors que d'autres s'enfoncent dans le chômage. »

Partager