Veninov -- Vénissieux (Rhône) : Après la liquidation judiciaire, un nouvel obstacle pour le redémarrage13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Veninov -- Vénissieux (Rhône) : Après la liquidation judiciaire, un nouvel obstacle pour le redémarrage

Les travailleurs licenciés de Veninov ont organisé un rassemblement le 3 avril, avec 200 personnes présentes. Ils viennent d'essuyer une nouvelle déconvenue, au moment où ils espéraient enfin savoir si le repreneur Windhager Garten était accepté ou non par le tribunal de commerce de Nanterre.

L'entreprise, qui fabrique des nappes plastifiées et dépend du groupe allemand Alkor-Venilia, a été mise en liquidation judiciaire fin juillet 2011, après une année d'alternance de travail et de chômage. Malgré des carnets de commande remplis, la direction disait ne plus pouvoir acheter la matière première.

Suite à un emprunt en décembre 2010 au fonds d'investissement Gordon Brothers, le non-remboursement du prêt a fait de ce dernier le propriétaire des terrains, des marques et des machines, grâce à une clause dont la légalité est contestée. Ce fonds, réputé pour ce genre d'opérations, s'est empressé de fermer l'usine, mettant 88 salariés au chômage.

Mais les travailleurs ont décidé de se battre pour faire redémarrer l'usine. Depuis le mois d'août, les plus déterminés se relaient pour assurer une présence et entretenir le matériel. Ils ont trouvé un soutien actif dans la municipalité, les militants et les habitants, multipliant les démarches et les rassemblements. Il y a eu des actions en justice et des tables rondes avec le préfet.

Ce dernier a négocié avec Gordon Brothers, et celui-ci serait prêt à abandonner ses droits, contre finances, au repreneur autrichien qui s'est manifesté. Ce repreneur, Windhager, redémarrerait l'usine à l'automne, avec une cinquantaine de travailleurs pour commencer. Mais il y a aussi beaucoup de réticences, en particulier du côté du liquidateur judiciaire, qui ne semble pas apprécier de voir lui échapper la vente de l'usine, des terrains et des brevets. En décembre, la Région et le Grand Lyon avaient accordé 70 000 euros chacun pour faire remettre le gaz afin de faire fonctionner la chaudière. Mais l'ordre du liquidateur pour remettre le chauffage est arrivé trop tard, après les grands froids, qui ont fait geler les circuits des machines et détérioré la chaudière.

Et, juste avant la décision du tribunal sur le repreneur, il a de nouveau été « découvert » que le droit allemand oblige à lancer un appel d'offres pour la vente des marques du groupe Alkor-Venilia, ancien propriétaire allemand. Les travailleurs craignent que les marques (Venilia, Bulgom...) soient vendues à d'autres que Windhager, qui aurait alors moins d'intérêt à conserver son projet.

Il y a en tout cas une volonté de faire traîner, dans l'espoir que les travailleurs se découragent et abandonnent. Mais les derniers événements ont surtout renforcé leur colère.

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