La lettre de Sarkozy : Ce n'est pas lui qui paye les timbres13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La lettre de Sarkozy : Ce n'est pas lui qui paye les timbres

En plus de Sarkozy le film, matin, midi et soir à la télévision, voilà maintenant Sarkozy la lettre, imprimée à plusieurs millions d'exemplaires et qui encombrera prochainement toutes les boîtes à lettres.

Après les banalités d'usage sur la France éternelle dans un monde qui change, des paragraphes qui auraient pu être signés Gaston Doumergue, René Coty, voire François Hollande, on retrouve le Sarkozy chercheur de voix : sept pages, sur trente-six, pour jouer la musique du Front national, conspuer les immigrés musulmans, affirmer que rien n'est plus beau, plus moral et plus civilisé qu'un poste frontière.

Pour le reste, Sarkozy propose la baisse du « coût du travail » comme remède unique à tous les maux de la société. Ce n'est pas parce que cette absurdité est répétée mille fois par jour qu'elle devient vraie. Loin de leur coûter quelque chose, le travail est la source des profits des capitalistes et Sarkozy leur promet en fait de continuer à en faire baisser le prix.

Pour que les travailleurs soient contraints d'accepter cela, il faudra évidemment que les allocations versées aux sans-emploi diminuent encore, et même qu'ils en soient carrément privés, sous tel ou tel prétexte. C'est ce que prévoit le programme de Sarkozy et qu'il nomme « combattre l'assistanat ». Le président candidat laisse donc au monde du travail le choix entre les salaires de misère ou la misère sans salaire.

Toute voix étant bonne à prendre, Sarkozy adresse un coup de chapeau aux services publics, soulignant à quel point les communes rurales en ont besoin. Qui pourrait oublier qu'il a supprimé 150 000 postes de fonctionnaires, obligeant des petites communes à salarier un instituteur pour garder leur école, des collèges à recruter des professeurs à Pôle emploi, des mairies à payer pour garder une poste ouverte, d'autres à se battre pour conserver hôpital ou maternité menacés de fermeture ? Son couplet sur les enfants sortant de l'école sans avoir rien appris est particulièrement révoltant, au vu des ravages commis sous son règne dans l'Éducation nationale.

Pour étoffer un peu le propos et poser au président en costume, l'auteur émet aussi quelques considérations sur la crise, le monde, l'avenir, etc. On retiendra surtout que « en 1929, les pays se sont isolés, (...) dix ans plus tard le monde sombrait dans le conflit le plus barbare de tous les temps. En 2009, la France a convaincu les Américains de créer le G 20 (...) dont les mesures (...) ont évité le pire. »

Ainsi Sarkozy avait écarté la menace de la troisième guerre mondiale, et on ne le savait pas ! Encore quinze jours de campagne et il révélera comment il a réparé le vase de Soissons, sauvé Jeanne d'Arc du bûcher et gagné Paris-Roubaix.

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