Technicolor -- Rennes -- Angers : Contre les projets de la direction Les travailleurs en colère13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technicolor -- Rennes -- Angers : Contre les projets de la direction Les travailleurs en colère

Mardi 3 avril, 500 travailleurs du groupe Technicolor (ex-Thomson) venant des centres de Rennes, Angers et Issy-les-Moulineaux se sont retrouvés à Paris pour manifester ensemble contre les projets de la direction.

En fait de projet, il s'agit d'une énième restructuration du groupe. Elle consiste, d'une part à supprimer des emplois avec 600 suppressions de postes dans le monde, dont 130 en France, sans compter aussi plusieurs dizaines de postes de prestataires ; d'autre part à vendre des secteurs et même des usines entières, comme celle d'Angers, dernière usine de fabrication du groupe dans le pays.

Cela fait des années que la direction de Technicolor supprime des emplois et vend des pans entiers de l'entreprise, avec bien souvent à la clé un autre plan de licenciements quelques années après dans la partie vendue. Les grandes banques européennes qui contrôlent le groupe Technicolor prélèvent chaque année des sommes colossales de plusieurs dizaines et même centaines de millions d'euros. Par exemple, elles ont restructuré la dette en faisant passer les taux d'intérêt de 2 ou 3 % à près de 10 %. Un des adjoints du PDG l'a d'ailleurs déclaré récemment : « Technicolor travaille d'abord pour les banques. »

Pour maintenir ce flux de profit, la direction cherche donc à présenter la note aux travailleurs par tous les moyens. Une de ses dernières attaques est de « proposer » aux salariés rennais de renoncer à la moitié des 44 licenciements qu'elle prévoit en échange d'une augmentation du temps de travail annuel de douze jours. Quant aux 350 salariés d'Angers, elle projette de les vendre par groupes de 70 à d'hypothétiques repreneurs et, en cas de refus, elle les menace d'une liquidation judiciaire.

C'est bien leur refus de cette politique que les travailleurs venus de Rennes, Angers et Issy ont été crier en manifestation sous les fenêtres de la direction. La direction générale, à Issy, avait transformé son bâtiment en forteresse, faisant appel à un escadron entier de gendarmerie mobile. Cela n'a pas empêché une cinquantaine de travailleurs de pénétrer à l'intérieur, et de faire résonner leurs slogans dans le grand patio du bâtiment. Dans un premier temps, la direction a réagi en faisant intervenir les forces de l'ordre à l'intérieur de son bâtiment. Quelques manifestants ont été brutalement expulsés. Mais, devant la détermination du reste du groupe à opposer une résistance passive à ces brutalités, la direction a préféré arrêter les frais. Et c'est sous les ovations que tout le monde est ressorti une demi-heure plus tard.

Cette journée de manifestation a donc renforcé le moral des travailleurs en lutte et déconsidéré la direction auprès de l'ensemble du personnel. Elle apparaît de plus en plus pour ce qu'elle est : l'instrument de grandes institutions financières prêtes à tout pour maintenir leurs bénéfices. Maintenant la lutte doit continuer et même s'amplifier car la direction n'a pas renoncé à ses plans. Rendez-vous a été pris pour une prochaine manifestation commune fin avril, à Rennes cette fois.

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