Après avoir fait grève pendant un jour et demi fin mars, les travailleurs de la Société alsacienne de meubles (SALM - qui fabrique les meubles Cuisines Schmidt, EMK et Cuisinella) ont obtenu des augmentations de salaire.

SALM venait de se payer des pages entières de journaux pour claironner que ses bénéfices étaient en hausse de plus de 10 %, alors que les salaires des ouvriers tournaient en moyenne autour de 1 700 euros brut.

Les travailleurs reprenaient les propositions de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC, qui réclamait 100 euros pour tous, moins de jours de RTT placés selon le bon vouloir du patron, l'application de la journée « enfant malade » du droit local et la revalorisation des frais de déplacement.

En production, 80 % des ouvriers des deux équipes, matin et après-midi, ont arrêté le travail mercredi 28 mars. Devant la mobilisation, la direction, qui avait tout d'abord proposé 1,8 % d'augmentation générale, a fini par proposer le lendemain matin 4 % pour tous les salaires en dessous de 2 300 euros et 3,6 % pour ceux au-delà, soit autour de 70 euros au minimum. Il paraît que la grève a beaucoup fâché la présidente du groupe, Anne Leitzgen, amie de la patronne du Medef, Laurence Parisot. Comme quoi le monde des petites entreprises n'est parfois pas très éloigné de celui des grandes !

La grève a pris fin le 29 mars au matin sans que les autres revendications soient satisfaites, mais du côté des ouvriers le mouvement a été ressenti comme unanime et déterminé. D'autant qu'ils ont été soutenus par une centaine de grévistes d'Amcor, mobilisés eux aussi pour les salaires.

Cette grève laisse aux travailleurs de SALM le sentiment d'avoir gagné ensemble une première manche dans la lutte pour les salaires.