Artisans et petits commerçants, eux aussi victimes du grand capital13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Nathalie Arthaud, une candidate communiste

Artisans et petits commerçants, eux aussi victimes du grand capital

Le 10 avril, sur RTL, Nathalie Arthaud répondait à un auditeur libraire. Celui-ci lui reprochait de proposer l'interdiction des licenciements, preuve selon lui que la candidate de Lutte Ouvrière ignorerait les difficultés et le dur labeur des petits commerçants et artisans, en voulant les priver de la liberté de licencier quand ils le jugent nécessaire.

Notre camarade a répondu qu'évidemment elle n'ignore ni la fatigue liée au travail, en tant que travailleuse enseignante dans un lycée de ZEP, ni les difficultés subies par les artisans ou ceux qui tiennent un petit commerce. Elle fait partie des millions de gens qui les fréquentent quasi quotidiennement et se range, a-t-elle dit, parmi ceux qui dénoncent cette économie où les gros mangent les petits, imposent leurs diktats aux petits. Et de souligner que la liberté d'entreprise dont se réclamait son interlocuteur est « bafouée du matin au soir par les grands donneurs d'ordres, qui fixent les prix, les conditions ». Les petits commerçants et artisans sont pieds et poings liés par les groupes capitalistes : les banques, dont les prêts sont rares et chers, les grands de la distribution et leurs centrales d'achat, qui se fabriquent des marges plus que confortables au mépris des consommateurs comme des producteurs, les groupes de l'agro-alimentaire, qui imposent prix et techniques, semences et engrais.

Il n'est pas besoin d'aller chercher bien loin la responsabilité directe de ces grands groupes dans les hauts et les bas du chiffre d'affaires des petits commerces. Quel marchand forain ne se lamente pas devant la désertion de la clientèle, et en particulier sur le grand vide des fins de mois ? La baisse du pouvoir d'achat, due aux salaires bloqués, aux emplois à temps partiel et au chômage qui touche presque toutes les familles populaires, a un impact direct sur la consommation.

L'interdiction des licenciements s'impose, face à ces grands groupes qui en fait dominent toute l'économie. Pour eux, licencier est une façon d'« optimiser » les coûts ou de faire grimper les actions, et ils le font en se moquant complètement des conséquences que cela entraîne pour toute la société. C'est cela qu'il faut interdire : toute la société s'en porterait mieux, y compris les petits commerçants et artisans, qui ne verraient plus disparaître leur clientèle ; tout comme ils n'auraient qu'à se féliciter d'une hausse des salaires et de leur indexation sur les prix.

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