Hollande et le CAC 40 : La voie des urnes et la voix des patrons13/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2280.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande et le CAC 40 : La voie des urnes et la voix des patrons

Samedi 7 avril, François Hollande a parcouru la banlieue parisienne, s'arrêtant dans cinq villes différentes afin d'inciter les jeunes de banlieue à voter pour lui. À Aulnay-sous-Bois, il a lancé : « La voix d'un jeune dans un quartier est équivalente à la voix d'un patron du CAC 40. Et si certains sont plus riches que vous, vous, vous êtes plus nombreux qu'eux. » Autrement dit : par le vote, « vous, les jeunes », pouvez vous opposer aux patrons du CAC 40.

Comme si le pouvoir économique des entreprises du CAC 40 dépendait uniquement de la politique de l'actuel gouvernement de droite, et plus généralement de la couleur du gouvernement !

Certes, les très riches ne constituent qu'une minorité. Et pourtant le simple fait de mettre un bulletin dans l'urne, fût-il « socialiste », n'a jamais permis de faire reculer les inégalités sociales.

Car ce que dit Hollande est faux : si la voix d'un jeune est « équivalente » à celle d'un grand patron dans une urne, elle ne l'est pas du tout dans la société. Le grand patronat a bien des moyens de se faire entendre des ministres et d'un président de la République. Dans les médias ou auprès des représentants de l'État, il dispose d'innombrables relais. Par exemple, tous répètent que la dette de l'État doit être payée par les Français, justifiant ainsi les reculs qu'on veut imposer aux travailleurs.

Hollande, lui aussi, cautionne cette politique, quand il s'est adressé aux actionnaires et autres patrons. À Paris-Match, le 5 avril, il déclarait qu'au lendemain de son élection il réunirait les entreprises du CAC 40, pour leur dire : « Vous êtes les fers de lance de l'économie française, nous avons besoin de vous et vous avez besoin de l'État, » et les inviter à « relever ensemble le défi du redressement de la France ».

Hollande se met à genoux devant les groupes capitalistes, au lieu de mettre en cause leur responsabilité dans la crise et l'appauvrissement des classes populaires. Et en même temps il fait croire aux jeunes de banlieue que, pour s'en prendre aux patrons du CAC 40, ils n'ont qu'à voter pour lui.

Hollande élu mènera sa politique de concert avec les patrons du CAC 40, voilà tout ce qu'il y a de concret dans son double langage.

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