Nouveau pacte budgétaire européen : Dejà remis en cause par la récession07/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une-2275.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Nouveau pacte budgétaire européen : Dejà remis en cause par la récession

Vendredi 2 mars, vingt-cinq pays de l'Union européenne ont signé à Bruxelles un nouveau traité instaurant davantage de discipline budgétaire en Europe. Des « règles d'or » imposeraient un meilleur équilibre des comptes publics, règles qui devraient si possible être inscrites dans la Constitution de chaque pays.

Les sanctions devraient être automatiques contre ceux dont le déficit public dépasserait 3 %. Seuls le Royaume-Uni et la République tchèque ont refusé de signer. Van Rompuy, le président de l'Union, a solennellement déclaré : « C'est une étape importante pour renforcer la confiance dans notre union économique et monétaire. » Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle y voyait la preuve que « nous souhaitons un avenir avec une Europe politiquement unifiée ».

Mais cette belle unanimité des signataires est impuissante devant la réalité de la crise, de la récession économique en cours et du dérapage des déficits des États. Le ministre espagnol des Finances a ainsi annoncé le 27 février que pour son pays le déficit en 2011 avait été de 8,5 % et que l'objectif de 4,4 % en 2012 et de 3 % en 2013 était menacé. Il a demandé un assouplissement de cet objectif, à 5,8 % au lieu de 4,4 % cette année, compte tenu du changement de la situation économique. Quant aux Pays-Bas, dont l'économie semble une des plus solides de l'Union, ils prévoient désormais de ne pas réduire leur déficit à 3 % avant 2016. La France de son côté n'est pas mieux lotie. La Cour des comptes estimait début février que l'objectif de 4,5 % de déficit cette année serait difficile à atteindre, et celui de 3 % l'an prochain « encore plus difficile ».

La grande responsable est la crise, ou plutôt la politique des États pour sauver les capitalistes, qui en sont responsables, et faire payer la crise aux classes populaires, qui n'y sont pour rien. Subventionner massivement les banques et les entreprises, tout en réduisant les salaires, les retraites et le pouvoir d'achat, impose de creuser le déficit et d'augmenter la dette. Le manque d'embauches et d'investissements amène la récession et la baisse des recettes de l'État, au moment où les cadeaux, subventions et exonérations de toute sorte accordés aux capitalistes accroissent au contraire les dépenses.

Tous les États sont pris dans cet étau de la récession économique et du déficit des comptes publics. Les pactes, traités et engagements solennels n'y peuvent rien. Les contradictions du système économique de la bourgeoisie sont telles qu'elles poussent à la faillite les États à son service.

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