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- Lutte ouvrière n°2275
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Leur société
De Sarkozy à Guéant et à Le Pen : L'escalade de la réaction
Depuis un an qu'il occupe le ministère de l'Intérieur, Claude Guéant semble avoir pour tâche de ne pas laisser à Le Pen et au Front national le monopole des attaques contre les musulmans, les émigrés et les étrangers en général.
Il a eu des déclarations sur les Français qui auraient parfois « le sentiment de ne plus être chez eux », d'autres sur les civilisations « qui ne se valent pas » et dernièrement, après les délires de Marine Le Pen sur cette viande halal qui s'imposerait dans toutes les boucheries, voilà Guéant qui prétend que, si tous les étrangers avaient le droit de vote aux élections municipales, la viande halal pourrait devenir obligatoire dans les cantines de certaines communes.
Guéant ne se contente pas de parler. Quand Le Pen parle des cours de français qu'elle rendrait obligatoires pour les parents qui ne maîtrisent pas la langue, de la tolérance zéro qu'elle imposerait aux « 5 000 chefs de bande » et de sa solidarité avec policiers et gendarmes, l'actuel ministre de l'Intérieur durcit les conditions à l'immigration, expulse des dizaines de milliers de sans-papiers, encourage les contrôles au faciès et couvre les éventuelles bavures de ses subordonnés trop zélés.
La démagogie xénophobe de Guéant contre les immigrés et les musulmans a pour objectif de disputer des voix à Marine Le Pen qui, au premier tour de la présidentielle, est une rivale dangereuse pour Sarkozy. Mais ses conséquences dureront bien plus que les petites phrases lâchées çà et là dans la joute électorale. Cela fait déjà vingt-cinq ans que la propagande raciste et chauvine du Front national empoisonne la vie politique et les consciences. Avec le développement de la crise et du chômage, l'immigration est devenue « un problème » pour tous les gouvernements.
Cette escalade dans les propos et les mesures réactionnaires fait reculer toute la société. Elle vise ouvertement à diviser la classe ouvrière entre nationaux et prétendus étrangers, pour le plus grand profit de la classe capitaliste.