Depuis le premier janvier 2012, la nouvelle convention collective des aides à domicile en milieu rural (ADMR) s'applique. Cela concerne plus de 100 000 employés, souvent des femmes, qui voient leurs conditions de travail régresser et leur salaire diminuer.

D'une part, il leur faudrait souvent travailler plus, avec une amplitude journalière plus grande, et parfois jusqu'à dix jours d'affilée. D'autre part, leur salaire baisserait, avec entre autres une réduction des indemnités kilométriques. En milieu rural, les longs trajets effectués avec le véhicule personnel ne seraient plus remboursés qu'à 60 %. Au moment où les prix des carburants flambent, cela veut dire une perte de salaire de plusieurs centaines d'euros sur l'année. Et de nouvelles cotisations pour une mutuelle obligatoire réduiront un peu plus leurs salaires, qui sont au niveau du smic. S'ajoute aussi un vol sur les congés annuels, puisqu'il faudrait dix ans d'ancienneté au lieu de cinq pour avoir droit à deux jours de congés supplémentaires.

Travailler plus pour gagner moins : c'est en droite ligne de la politique que gouvernement et patronat veulent imposer à l'ensemble des travailleurs... quand ils ne sont pas au chômage.

Des syndicats ont accepté de signer la nouvelle convention collective. Pourtant, il n'est question que de faire des économies sur le dos des aides à domicile. Celles-ci apportent, en milieu rural, une aide indispensable à de nombreuses personnes isolées, comme des retraités ou des handicapés qui n'ont souvent que de maigres ressources. Dans certaines régions, la contestation commence à se manifester, des aides à domicile étaient en tête de la manifestation d'Annonay le 29 février. Ces travailleurs n'ont aucune raison d'accepter la régression qu'on veut leur imposer.