Espagne : Des milliers de jeunes dans la rue07/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une-2275.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Espagne : Des milliers de jeunes dans la rue

Oui à l'éducation, non à la répression !

La jeunesse des lycées et des universités a rejoint les manifestations du 29 février dernier dans de nombreuses villes d'Espagne, pour protester contre les coupes budgétaires dans l'éducation, qui se traduisent par des suppressions de postes d'enseignants, des classes surchargées, le manque de matériel, quand ce n'est tout simplement l'absence de chauffage...

« Moins de coupes budgétaires et plus d'éducation », ont scandé par dizaines de milliers les jeunes qui refusent de faire les frais de la crise. À Barcelone, à Valence, des établissements ont été occupés et les coups portés par la police dans ces deux villes le 20 février dernier, loin d'intimider les jeunes, leur ont donné l'énergie de continuer la semaine suivante à dénoncer les choix politiques des gouvernants et la répression.

À Valence, le « corruPPcion » apposé sur des pancartes lycéennes dénonçait les scandales qui éclaboussent des membres du PP (le Parti populaire, parti de droite au pouvoir) de la Generalitat et les milieux d'affaires. Ils sont soupçonnés du détournement de trente millions d'euros des fonds publics au profit de la société d'assainissement de l'eau Emarsa. Les dépenses de prestige étaient aussi montrées du doigt, soulignant que de l'argent, il y en avait, mais pas pour le service public.

En Catalogne, les universités ont perdu 19 % de leur budget et, comme ailleurs, l'enseignement y est au rabais.

Le Premier ministre Mariano Rajoy poursuit, à son niveau, les attaques contre les services publics commencées par le gouvernement du socialiste Zapatero pour payer la dette, dont les banquiers sont pourtant responsables.

À Bruxelles, il a à nouveau tenu à s'affirmer comme le partenaire obéissant, appliquant les exigences des instances financières européennes, demandant à ramener le déficit budgétaire à 4,4 % du PIB cette année (mais, de retour à Madrid, il a rectifié à 5,8 %). Concrètement, cela signifie des coupes claires dans les budgets de l'État et encore plus dans celui des Autonomies régionales, qui en Espagne ont en charge les principaux services publics comme la santé ou l'éducation.

Dans la santé, la situation est déjà critique : en Catalogne par exemple où le budget est amputé de 12 %, faute d'argent des hôpitaux ont commencé à déprogrammer des interventions chirurgicales et à repousser les consultations.

Aujourd'hui, les conséquences des premières restrictions budgétaires ont déjà fait descendre la population dans la rue, en particulier les jeunes, et c'est tant mieux. D'autres restrictions budgétaires sont prévues cette année, ce qui risque de mettre fin à un service public théoriquement accessible à tous.

Les réactions des jeunes, mais aussi de la population qui, ici et là, manifeste contre la fermeture d'un centre de soins ou d'une classe, montrent que la résignation n'est pas au rendez-vous et qu'ils sont nombreux à ne pas vouloir payer la crise.

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