Portugal : Austérité et récession07/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une-2275.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Portugal : Austérité et récession

Le gouvernement portugais de Passos Coelho est décidément un bon élève. En février, pour la troisième fois, les envoyés de la Troïka (Fonds monétaire international, Union européenne, Banque centrale européenne) ont ausculté le pays pour vérifier la réalité des mesures d'austérité imposées à la population.

Ils ont pu constater la hausse des impôts et de la TVA, la baisse des salaires des fonctionnaires et des retraites, l'aggravation des conditions de vie de toute la population laborieuse. Ils ont donc donné leur feu vert au versement d'une nouvelle tranche de 15 milliards de prêts. Le pays aura reçu 50 des 78 milliards promis pour le redressement de ses finances.

Mais ces mesures d'austérité ont pour corollaire l'appauvrissement global du pays et la récession économique. Le gouvernement a beau mettre en avant la bonne tenue des exportations, il constate une baisse de 1,5 % du produit intérieur brut en 2011 et prévoit pour cette année une baisse de 3,3 % et un chômage à 14,5 %, au point que des experts économiques appellent maintenant à ne pas accentuer davantage les politiques d'austérité.

C'est pourtant ce que va faire le gouvernement portugais, avec ses plans de privatisations et de révision du droit du travail. Après avoir bradé une partie du réseau de distribution d'électricité, de la Poste et du fret ferroviaire, il s'apprête maintenant à mettre en vente la TAP, la compagnie aérienne nationale, ainsi que l'ANA, qui gère les aéroports du pays. Cela lui procurera sans doute sur le moment quelques milliards de liquidités, mais diminuera d'autant ses recettes annuelles.

Quant à la révision du droit du travail, il s'agit une fois de plus de supprimer un certain nombre « d'archaïsmes », de dispositions protégeant un peu les travailleurs, de façon à les rendre plus malléables, plus désarmés face au patronat.

Pour satisfaire la bourgeoisie, le gouvernement écrase un peu plus les travailleurs. De ce fait il creuse la récession, faisant croître la révolte des opprimés contre les nantis et les gouvernants à leur service.

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