SeaFrance -- Port de Calais : La compagnie ne doit pas couler !30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SeaFrance -- Port de Calais : La compagnie ne doit pas couler !

Lundi 19 décembre, le tribunal de commerce de Paris a reporté au 3 janvier 2012 sa décision concernant l'avenir de la compagnie maritime SeaFrance. Environ 200 travailleurs se sont déplacés à Paris pour soutenir la CFDT, syndicat majoritaire, qui a présenté son projet de SCOP (Société coopérative et participative), dont les salariés seraient actionnaires. Le dossier a été retoqué par le tribunal, mais la liquidation n'a pas été prononcée.

Depuis plusieurs mois, SeaFrance est en redressement judiciaire et cette société, dans laquelle la SNCF est actionnaire à 100 %, est en plein naufrage social. Invoquant des pertes financières, la SNCF et l'État veulent se désengager et laissent couler cette entreprise où 800 emplois ont déjà été supprimés et qui n'a plus que quatre navires sur la traversée Calais Douvres, au lieu de six auparavant.

Depuis le 16 novembre, des administrateurs judiciaires gèrent les affaires courantes de SeaFrance. À partir de cette date, plus aucun ferry n'a effectué de traversée. Ils sont à quai, sous surveillance policière. Le personnel ne peut plus se déplacer sur le port car ses badges ont été démagnétisés, sauf pour quelques marins qui se rendent à bord pour assurer la sécurité.

Depuis plusieurs semaines, les 800 travailleurs restants de SeaFrance et les centaines de salariés de la sous-traitance vivent dans l'angoisse de perdre leur emploi. Malgré l'engagement financier de plusieurs milliers d'euros d'une partie des salariés voulant s'engager dans la SCOP, le montant total est largement insuffisant. Après plusieurs réunions avec des représentants des collectivités territoriales (Conseil régional, mairies, etc.), les syndicalistes CFDT ont obtenu des promesses de subventions à hauteur de 15 millions d'euros. Mais ces subventions sont conditionnées par l'apport d'autres financeurs, car il faudrait dans un premier temps 25 millions d'euros pour un redémarrage de l'activité, et 25 millions supplémentaires pour l'année suivante. Mais personne d'autre ne se bouscule aux portillons pour apporter, dans un premier temps, au moins 10 millions d'euros.

Une bonne partie des travailleurs se raccrochent à cette solution de SCOP. À Calais, environ 800 personnes, en présence d'élus de gauche et de droite, ont manifesté pour défendre la SCOP.

Le ministère des Transports se contente d'écouter les syndicalistes et déclare qu'il est très sceptique sur l'avenir de la SCOP, préférant peut-être la solution proposée par les armateurs privés, LDA (Louis Dreyfus Armateurs) et la compagnie danoise DFDS. Ils avaient fait une proposition de reprise partielle avec trois ferries, 400 emplois et la garantie des conventions sociales avec le maintien du pavillon français pendant deux ans. L'État ne veut pas mettre un sou et la SNCF fait le mort. Pourtant c'est bien l'État et la SNCF qui sont responsables de cette situation et c'est donc à eux de renflouer la compagnie.

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