Michelin -- Saint-Doulchard (près de Bourges) : À force de trop tirer sur la corde, ça a pété !30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin -- Saint-Doulchard (près de Bourges) : À force de trop tirer sur la corde, ça a pété !

Depuis plusieurs semaines, la direction a décidé de faire la chasse aux temps morts. Elle a entrepris de nous fliquer en début et en fin de poste, pendant les temps de pauses et de casse-croûte, en étant physiquement présente dans l'atelier, allant jusqu'à attendre les ouvriers au pied des machines.

Cette politique de la direction remet en cause les usages qui existent depuis trente ans et qui permettent à tous ceux qui le souhaitent de prendre leur douche sur le temps de travail. L'objectif avancé par la direction est d'augmenter le temps de présence au poste et la productivité.

Dans l'atelier de Rechapage, une dizaine d'ouvriers, à qui la direction refusait la possibilité de prendre leur douche sur le temps de travail, décidèrent de ne plus se rendre à la petite réunion quotidienne qu'organisent les chefs. Au bout de cinq jours, la direction envoyait à chacun une lettre « pour un entretien en vue de sanctions ».

Cela fit le tour des équipes et, mercredi 14 décembre, dès l'équipe de nuit, nous décidions de débrayer une demi-heure après le casse-croûte.

Nous nous sommes réunis, soutenus par les syndicats CGT, SUD et FO, et avons décidé d'exiger le retrait des menaces de sanctions, le retour aux usages pour les douches et l'arrêt des flicages.

L'équipe du matin emboîta le pas à l'équipe de nuit et débraya majoritairement, en exigeant en assemblée générale que la direction vienne s'expliquer. Dans un premier temps, celle-ci refusa, puis accepta de recevoir une délégation composée de représentants syndicaux et de salariés.

À 17 heures, elle annonçait qu'elle retirait les menaces de sanctions, qu'elle acceptait que les douches soient prises sur le temps de travail pour un certain nombre de postes. Pour ce qui était du flicage, là, par contre, elle ne voyait pas de quoi nous parlions, mais promit que, s'il y avait « une dérive », elle mettrait en place... un groupe de travail !

Pour tous les camarades, ce recul est une victoire. Chacun était fier d'avoir montré solidarité et détermination face aux brimades de la direction. Et pour les jeunes qui débrayaient pour la première fois, ce fut une bonne expérience. Et c'est bon pour le moral en cette fin d'année.

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