n°2265 du 30/12/2011

L’éditorial

La lutte paie, pas la résignation

Dans son prêche de Noël, le pape a fait un voeu, pieux cela va sans dire, en appelant à la paix. Et pourtant les conflits armés n'ont pas été moins nombreux, ni moins meurtriers cette année, alimentés directement ou pas par les grandes puissances qui préservent les intérêts des grosses sociétés présentes dans des pays qui sont souvent d'ex-colonies. Des sociétés qui veulent continuer à y exploiter les richesses et les peuples. Les budgets militaires se maintiennent à des niveaux élevés partout. Les profits des marchands d'armes qui ont pignon sur rue restent prospères.

Dans le même ordre d'idées, les dirigeants politiques, en particulier ceux qui sollicitent les suffrages des électeurs, prétendent incarner « la France », c'est-à-dire l'union de tous les Français -- du moins ceux qui disposent du droit de vote -- qu'ils appellent à se rassembler autour d'eux en leur apportant leurs suffrages. De Villepin à Bayrou, de Sarkozy à Hollande, on entend ce même discours, et on va l'entendre encore durant des semaines. Cela procède du même bluff que celui du pape. Car la concorde dont ils parlent, ou pour dire les choses autrement la paix sociale qu'ils réclament, n'est qu'un paravent pour tenter de masquer la guerre de classe que leurs amis du patronat mènent contre les travailleurs et l'ensemble des classes laborieuses. Pour être moins sanglante, cette guerre n'en laisse pas moins son lot de victimes qui se retrouvent par millions au chômage, donc sans salaire pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Cette guerre-là ne laisse pas de morts sur les champs de bataille, mais elle brise des vies, saccage des familles, fait de multiples dégâts collatéraux en ruinant des régions entières. En effet, en privant les salariés de leur gagne-pain, elle atteint d'autres catégories sociales qui ne vivent que grâce à leur clientèle ouvrière.

n°2265

30/12/2011