L'Autorité française de la concurrence a infligé pour 361 millions d'amendes aux fabricants de lessives. Ces quatre trusts milliardaires s'étaient entendus pour décider des prix de leurs diverses marques de lessive en poudre, en tablettes ou liquide.

La fraude était organisée par les directeurs commerciaux des filiales françaises, qui se rencontraient en secret et sous des noms de code. Ce cartel comprend le trust néerlandais Unilever, l'américain Procter et Gamble, l'allemand Henkel et le français Colgate Palmolive. Ils représentent à eux quatre plus de 92 % du marché. Et ce n'est pas la première fois qu'ils sont pris la main dans le baril de poudre. En avril dernier, l'Union européenne leur avait déjà infligé 315 millions d'amendes pour s'être entendus sur les prix des lessives en poudre et pour avoir maintenu les prix tout en réduisant les quantités par emballage. Le prétexte à leurs rencontres était alors la défense de l'environnement !

Mais si les quatre trusts de la lessive sont des incorrigibles de l'entente illicite, ils sont aussi les champions du mouchardage. Cette fois, le premier à dénoncer ses partenaires a été Unilever, qui a été exonéré pour cela de toute amende. Les trois autres ont aussi mouchardé, espérant chacun être le premier. Ils y ont gagné des réductions de peine : 25 % pour Henkel, 20 % pour Procter et Gamble et 15 % pour Colgate Palmolive. Dans l'affaire précédente, c'est Henkel qui avait le premier dénoncé les autres et ainsi pu échapper à l'amende. Leurs accords secrets déterminent peut-être celui qui sera le premier à moucharder ?

On nous répète que le système capitaliste, grâce à la concurrence, serait le plus efficace et celui qui garantirait les prix les plus bas au consommateur. C'est vraiment de la poudre aux yeux.