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- Lutte ouvrière n°2265
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Leur société
Nos lecteurs nous écrivent : Les licenciés âgés en fin de droits traités comme du linge sale
À l'heure où le gouvernement prétend que l'augmentation de l'espérance de vie implique de reculer l'âge requis pour partir en retraite, je voudrais faire part de mon témoignage sur la façon dont sont traités un certain nombre de travailleurs âgés victimes de licenciements.
Aujourd'hui âgée de 58 ans, j'ai été, en janvier 2008, licenciée de Jabil une entreprise de Brest sous-traitante d'Alcatel. Il nous avait été dit à l'époque qu'à l'issue de notre période de chômage indemnisé et en attendant de pouvoir bénéficier de notre pension de retraite, nous pourrions toucher l'AER (Allocation Équivalence Retraite).
Mais depuis, le gouvernement a supprimé l'AER. Du coup, à l'approche de la fin de mes 36 mois d'indemnisation au titre du chômage, Pôle emploi s'est inquiété de me remettre au travail en me demandant de rechercher activement un emploi et me proposant un stage pompeusement baptisé « Cible Emploi » censé aider les chômeurs à retrouver un travail. Il s'agit d'occuper les chômeurs en leur apprenant à « évaluer leurs compétences », à rédiger des CV ciblés et à « bien se vendre aux employeurs ». Et pour chaque chômeur « pris en charge », les entreprises qui vendent ces prestations à Pôle emploi puisent dans les caisses. L'animatrice du stage étant bien en peine de me dire ce que je faisais dans cette galère à mon âge, j'ai posé la question à Pôle emploi qui m'a répondu que tout compte fait il valait mieux que j'arrête car cela coûtait très cher.
Puis a été annoncée la mise en place d'une ATS (Allocation Transitoire de Solidarité) en remplacement de l'AER. Seulement les conditions requises pour en bénéficier sont plus restrictives que celles d'avant et 11 000 personnes en seraient exclues. Comme j'étais moi-même exlcue de l'ATS, Pôle emploi m'a proposé un nouveau stage, identique au précédent.
Bref, alors que j'ai toutes mes annuités, ayant travaillé depuis l'âge de 18 ans, je me sens traitée comme un paquet de linge sale, dont personne ne sait quoi faire mais qu'il n'est pas question d'indemniser.
À noter que localement, la CGT suit cette affaire et que des actions sont prévues pour exiger que l'ATS soit étendue à tous les travailleurs âgés licenciés en fin de droit.