Alors que la « réforme » des retraites votée en 2010 portait à 62 ans la possibilité de partir en retraite, un décret publié en janvier 2011 précisait les conditions, liées à la pénibilité, auxquelles les salariés pouvaient prétendre pour continuer à partir à 60 ans.

Les premiers chiffres, datant de la mi-octobre, montrent que moins de 500 salariés seulement ont pu bénéficier de cette mesure entrée en vigueur le 1er juillet.

Les conditions en étaient déjà très restrictives puisque seuls les salariés pouvant justifier d'un taux d'incapacité permanente de 20 % peuvent liquider leurs droits à 60 ans, à condition cependant qu'au moins 10 % de leur invalidité relève d'un seul accident du travail ou d'une seule maladie professionnelle. Ceux qui souffrent d'un taux d'invalidité compris entre 10 % et 20 % doivent, eux, avoir été exposés pendant dix-sept ans à un des facteurs définis dans le décret (port de charges lourdes, travail de nuit, exposition à des produits dangereux, etc.), leur dossier étant de plus examiné par une commission qui décide s'il faut leur accorder, ou pas, un départ anticipé à la retraite.

En trois mois, 1 338 demandes ont été déposées, et seuls 466 départs à 60 ans ont été autorisés. On est loin du nombre de 30 000 salariés que clamait le gouvernement lors de la parution du décret ! Et quand les syndicats, et particulièrement la CFDT, se réjouissaient des « avancées » qu'ils avaient obtenues, pendant les discussions sur la réforme des retraites, parce que le gouvernement acceptait de prendre en compte la notion de pénibilité du travail, on en voit maintenant le résultat.