Aéroport de Lyon Saint-Exupéry : Une grève arrêtée mais qui a permis de relever la tête30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Lyon Saint-Exupéry : Une grève arrêtée mais qui a permis de relever la tête

Lundi matin 26 décembre, après onze jours de grève dont le week-end de Noël, l'assemblée des grévistes de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry avait massivement voté la reconduction de la grève. Les représentants locaux des syndicats présents dans la grève, ceux de la CGT mais aussi ceux de l'UNSA, appelaient à la poursuite du mouvement.

Malgré les jours de grève accumulés, malgré l'arrogance des patrons d'Aéroport de Lyon (ADL) qui ont payé au prix fort des sociétés extérieures -- dont une venue d'Allemagne -- pour remplacer les grévistes, la détermination de ces derniers restait très forte.

C'est dire si l'annonce, en début d'après-midi, que plusieurs syndicats nationaux avaient signé le protocole d'accord proposé par les patrons de la sûreté aéroportuaire (le Sesa) fut une surprise. Les propositions du Sesa sont bien sûr un premier recul, imposé par la grève, mais restent loin des 200 euros d'augmentation mensuelle réclamés par les grévistes.

Les grévistes sont bien convaincus que leur employeur, la Brink's, et son donneur d'ordre, ADL, contrôlé à 40 % par la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon et à 60 % par l'État, ont largement les moyens d'augmenter leurs salaires. Ils rappellent que la taxe aéroportuaire, répercutée sur les usagers, ne cesse d'augmenter et qu'elle devrait précisément servir à payer le travail de tous ceux qui font fonctionner l'aéroport au quotidien.

Pour autant, malgré cette conviction que leurs revendications étaient plus que légitimes, la majorité des grévistes ne s'est pas sentie capable de poursuivre la grève après l'annonce de la signature, sans concertation, de l'accord par certains syndicats. Avec de l'amertume pour certains, mais craignant de briser la cohésion de leur mouvement, ils ont décidé de reprendre le travail, considérant que c'est leur lutte qui a permis ce premier recul des patrons.

Et la grève a d'ores et déjà changé bien des choses pour les quelque 350 agents de sûreté qui l'ont faite. Ils ont relevé la tête, affirmé leur dignité et comme le disait l'un d'eux, « cela n'a pas de prix ». Même si d'autres travailleurs, aussi mal payés et aussi corvéables que les agents de sûreté mais autant indispensables au fonctionnement de l'aéroport, ne les ont pas rejoints dans la grève, ce qui aurait changé le rapport de force, beaucoup ont marqué leur soutien aux grévistes.

Face à la cohésion de classe des patrons, des entreprises de sûreté aux aéroports en passant par les compagnies aériennes, il est indispensable que les travailleurs se battent tous ensemble et se donnent les moyens de diriger eux-mêmes leur grève jusqu'au bout sans se laisser dicter le moment de la reprise par qui que ce soit.

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