France Télécom -- Mérignac (banlieue bordelaise) : La vérité doit être dite30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom -- Mérignac (banlieue bordelaise) : La vérité doit être dite

Le 26 avril 2011, Rémy Louvradoux, 57 ans, fonctionnaire chez France Télécom à Mérignac (dans la banlieue de Bordeaux) s'est suicidé en s'immolant par le feu sur l'un des lieux où il avait travaillé.

Mais alors que de nombreux éléments mettent en évidence la responsabilité de France Télécom, l'enquête initiale vient d'être classée sans suite. C'est scandaleux. C'est pourquoi la famille vient de porter plainte avec constitution de partie civile contre France Télécom, pour savoir ce qui s'est vraiment passé et que la vérité soit dite.

Après le suicide de Rémy Louvradoux, France Télécom n'a même pas daigné recevoir la famille. L'entreprise s'est contentée d'un courrier l'informant qu'elle reconnaissait la faute du service et qu'elle verserait une pension. Mais aucune explication, pas un mot sur ce qui a pu amener ce salarié à ce geste.

Si France Télécom refuse de dire quoi que ce soit, c'est parce qu'une fois de plus, sa responsabilité est bien lourde. Rémy Louvradoux faisait partie de ces milliers de salariés, en particulier fonctionnaires, que l'entreprise a voulu faire démissionner après 2004, avec des méthodes de « management » qui ont poussé des dizaines d'entre eux au suicide. Sur ses dix-huit dernières années de carrière en tant que cadre, il a dû changer plus d'une dizaine de fois de fonctions. La direction lui faisait faire tout et n'importe quoi, comme le flicage du personnel des centres d'appels. Elle refusait sous divers prétextes les mutations qu'il demandait. À tel point qu'en 2009, il avait écrit à sa hiérarchie « Je suis de trop. »

Le dernier poste qu'il a occupé était un cadeau empoisonné. Il était chargé des questions liées aux conditions de travail et de sécurité dans les sites du Sud-Ouest. Mais sans aucun moyen, rien qu'un petit bureau sans tiroir, sans étagère et sans téléphone fixe ! De quoi miner cet homme qui prenait réellement cette tâche au sérieux, contrairement à son patron.

Le sens de la justice voudrait qu'il y ait au moins un procès, que les sales méthodes de France Télécom soient mises sur la place publique et que l'entreprise soit condamnée.

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