Le 21 décembre, alors que la majorité des salariés de l'usine PSA de Mulhouse étaient au chômage technique, la direction annonçait qu'en mars 2012 elle supprimerait une des deux équipes de doublage de la ligne de montage des 206+ et des 308. En fait, PSA projette de réaliser toute la fabrication de la 308 à Sochaux, et de réduire du coup la production sur cette ligne à Mulhouse avant le lancement de deux nouveaux modèles.

La conséquence de cette suppression d'équipe va être le renvoi au chômage de 600 intérimaires -- soit quasiment la moitié de l'effectif intérimaire de l'usine. Quant aux travailleurs en CDI qui sont employés dans cette équipe, ils seront reclassés au sein de l'usine, mais en se voyant imposer un changement d'horaire ou de secteur.

Pour les travailleurs de l'équipe qui restera en place sur cette ligne des 206+, la cadence de production devrait être maintenue à quarante-cinq véhicules par heure. Et à Sochaux -- usine distante de 60 km --, le surplus de production de 308 devrait se faire sans effectifs supplémentaires, c'est-à-dire avec des rythmes de travail toujours plus rapides. PSA va donc priver d'emploi et de salaire 600 travailleurs et surcharger de travail ceux qui restent.

Et au-delà de cette suppression d'équipe de travail à Mulhouse, PSA suit strictement son plan de fermeture de l'usine d'Aulnay, contenu dans une note confidentielle qui avait été dévoilée par la CGT en juin dernier. En effet, lorsque la direction du groupe choisit de réaliser toute la production de la 308 à Sochaux, c'est pour « laisser de la place » à Mulhouse pour la production de la 208 à partir du printemps prochain -- modèle qui est également fabriqué à Poissy. Ce qui signifie que l'usine de Mulhouse serait en mesure plus tard de produire davantage de 208, cette fois afin de laisser de la place à Poissy pour la remplaçante de la C3... qui ne serait donc pas produite à Aulnay, dont la direction projette la fermeture en 2014.

Tout ce plan qui est en train de se dérouler, PSA l'a prévu depuis longtemps. Le fait qu'il ait pu être rendu public, que les travailleurs du groupe en aient pris connaissance, change un peu la donne : non seulement toutes les décisions de répartition de production et de suppressions d'emplois le confirment, mais cela doit permettre aux salariés du groupe de s'y préparer, et surtout d'avancer leurs objectifs pour contraindre PSA à remballer ses attaques.

Des objectifs qui sont d'imposer la répartition du travail entre tous les bras disponibles, sans baisse de salaire, sans fermeture d'usines, et sans emplois supprimés.