Le 15 décembre à l'appel des syndicats, plus de la moitié des facteurs de la PPDC (plate-forme de la préparation et de la distribution du courrier) de Châlette-sur-Loing étaient en grève. Cinquante grévistes ont dit stop au dépassement d'horaire, au non-paiement des heures supplémentaires et aux repos supprimés.

Cette plate-forme est installée dans des bâtiments flambant neufs. Les locaux sont du 21e siècle, mais les conditions de travail sont, elles, du début du 20e siècle. Même les vélos électriques censés alléger la charge de travail ne tiennent pas le choc.

La direction ose dire que si les facteurs dépassent leurs heures de fin de service, c'est parce qu'ils sont trop lents. Pour tenir les objectifs, il faudrait distribuer trente colis à l'heure, mission impossible vu la zone géographique à couvrir. La direction affirme également qu'à la distribution du courrier nos tournées doivent être faites en quatre heures. Pour ce faire, encore faudrait-il que les facteurs partent du centre à 9 h 10 : impossible aussi, compte tenu du travail à faire avant la tournée.

Alors les facteurs, comme les vélos électriques, ne supportent plus la surcharge et, le 15 décembre, ils se sont retrouvés devant le centre pour exprimer leur ras-le-bol. Le lendemain, ils étaient encore une petite vingtaine à dire que cela suffisait et à poursuivre la grève jusqu'au samedi 17 décembre. La direction n'a cédé sur rien, mais dans un secteur où les facteurs sont isolés les uns des autres, la grève leur a permis de mieux se connaître et de tisser des liens utiles pour renforcer leur détermination face à tous les mauvais coups de la direction.