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Dans les entreprises
Aéroport Toulouse Blagnac : Fiers de leur mouvement
Démarrée le vendredi 16 décembre, la grève des agents de sûreté d'ICTS est restée massive tout au long de la semaine suivante. Avec 100 % de grévistes aux premiers jours, le nombre d'agents reprenant le travail n'allait pas dépasser la dizaine les jours suivants, sur un effectif de 170.
Les grévistes d'ICTS s'adressaient aussi aux agents de la Brink's, l'autre société de sûreté de l'aéroport (160 salariés). Ceux-ci sont restés pour la plupart au travail et ont été utilisés au maximum par les patrons pour affaiblir les conséquences de la grève. Certains venaient en renfort sur leurs jours de repos et même cinq d'entre eux ont été envoyés à l'aéroport de Lyon, où la grève des agents de la Brink's par contre était massive.
Dans un de leurs tracts distribué aux agents de la Brink's, les grévistes d'ICTS expliquaient : « Beaucoup d'agents de la Brink's nous ont fait part de problèmes internes liés aux syndicats. Mais on ne fait pas grève pour tel ou tel syndicat. On fait grève ensemble pour faire respecter ses droits et pour pouvoir boucler ses fins de mois. » Et ils concluaient par : « Agents de la Brink's, refusez le rôle qu'on vous fait jouer ! Rejoignez-nous dans la grève ! »
Mais les agents de la Brink's n'allaient pas les rejoindre. Malgré cela, le mouvement n'allait pas faiblir et comptait toujours plus de 90 % de grévistes après neuf jours de grève.
Tous les jours, à plusieurs reprises, le cortège des grévistes défilait dans l'aérogare. Les grévistes s'adressaient aux passagers pour leur expliquer les raisons de leur mouvement et recevaient en retour beaucoup de marques de sympathie. Lors de ces défilés, de nombreuses marques de soutien venaient également du personnel des compagnies aériennes et des nombreuses sociétés sous-traitantes. Les revendications des grévistes -- 200 euros d'augmentation et amélioration des conditions de travail -- pourraient être celles de la grande majorité des salariés de l'aérogare, qui partagent salaires bloqués et dégradations des conditions de travail.
Les policiers ont été également très présents durant toute la grève. Ils escortaient les grévistes à chacun de leurs déplacements et veillaient à ce qu'ils ne s'approchent pas trop des postes de contrôle où officiaient les non-grévistes. Les grévistes faisaient remarquer que lorsque les policiers étaient appelés sur les postes de contrôle dans le cadre de certaines procédures, ils étaient nettement moins rapides à se déplacer que pour suivre les manifestants ! Le seul matin où les policiers ont été moins visibles, c'est lorsque certains d'entre eux étaient occupés à verbaliser les voitures des grévistes stationnées sur les trottoirs !
Samedi 24 décembre, au neuvième jour de grève, et après l'annonce des quelques reculs des patrons des sociétés de sûreté, une majorité de grévistes décidaient d'arrêter la grève, conscients de ne pas avoir eu gain de cause sur les salaires mais fiers d'avoir tenu tête à leur patron, malgré la division, malgré la police, malgré les mensonges du gouvernement.