Les budgets annoncés pour l'année civile 2012 sont en baisse inquiétante dans quasiment tous les collèges du département de Seine-Saint-Denis.

Cette année déjà, le Conseil général, qui les finance, avait demandé aux établissements de prélever sur leurs fonds de réserve pour compenser une baisse des budgets. Ces fonds de réserve sont constitués au fil des ans par l'argent non utilisé. Ils servent ponctuellement pour faire face par exemple à des dépenses de chauffage lors d'hivers rigoureux ou pour financer des équipements exceptionnels.

Pour le budget 2012, le Conseil général ne versera que 90 % du budget nécessaire aux établissements et demande de puiser une nouvelle fois dans les fonds de réserve. Mais les collèges qui n'ont plus de réserve doivent répartir la baisse sur le budget de fonctionnement : entretien technique, nettoyage, fournitures aux enseignants, photocopies, etc. Ces établissements sont souvent situés dans des quartiers populaires touchés de plein fouet par le chômage et la pauvreté. Les enfants qui y sont scolarisés auraient besoin au contraire que leurs établissements disposent de moyens supplémentaires.

Le Conseil général, présidé par le socialiste Claude Bartolone, dénonce souvent à juste titre le fait que l'État ne compense pas financièrement toutes les charges attribuées aux départements. Et il est vrai que l'État force les départements à gérer des budgets de plus en plus serrés plutôt que d'aller chercher l'argent là où il est. Ce qui ne l'empêche pas d'agir de la même façon en s'en prenant aux besoins les plus vitaux pour la population.

En tout cas, les budgets ont été rejetés par les représentants du personnel dans les conseils d'administration de dizaines de collèges et la contestation devra se poursuivre.