Collège Jean-Rostand Trélazé (Maine-et-Loire) : Des conditions d'enseignement à défendre16/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2259.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Jean-Rostand Trélazé (Maine-et-Loire) : Des conditions d'enseignement à défendre

Mardi 8 novembre, l'ensemble des enseignants de la SEGPA (Section d'enseignement général et adapté) du collège Jean-Rostand à Trélazé ont exercé leur droit de retrait, estimant qu'ils ne pouvaient plus enseigner dans des conditions acceptables.

L'événement qui a mis le feu aux poudres est la tentative faite par un élève, pendant un cours, de passer par la fenêtre du deuxième étage. Mais cela n'est en fait que la partie visible de l'iceberg. En effet, depuis l'application de la loi sur le handicap du 11 février 2005, les professeurs accueillent un nombre important d'élèves en situation de handicap, en particulier d'élèves présentant des troubles sérieux du comportement relevant en fait d'un accueil en ITEP (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique). Bien souvent, les conditions de scolarisation de ces derniers dans les SEGPA ne permettent pas de les intégrer dans de bonnes conditions, et cela se fait même à leurs dépens.

D'un côté, on supprime des places dans les ITEP (où le taux d'encadrement est d'un adulte pour quatre élèves) et de l'autre, on scolarise ces élèves dans le milieu ordinaire sans qu'il y ait des moyens humains supplémentaires et sans qu'ils puissent toujours bénéficier de soins.

Tout ce contexte explosif n'est en fait que le résultat d'un désengagement de l'État, entraînant une baisse de moyens budgétaires et donc humains. Derrière les beaux discours concernant l'intégration des élèves handicapés ne se cache qu'une volonté de faire des économies : on intègre tout le monde, mais sans moyens ! Aux enseignants de faire mieux mais avec moins...

En exerçant leur droit de retrait, les enseignants ont donc dénoncé cette situation et ils en ont aussi profité pour faire circuler un tract dans les autres établissements afin d'expliquer leur action. Accompagnés de représentants syndicaux de la FSU, ils ont été reçus à l'Inspection académique. Cette dernière, craignant sans doute que la colère ne soit contagieuse, a débloqué le jour même des moyens supplémentaires : embauche d'un assistant de vie scolaire et d'un emploi de vie scolaire qui auront comme mission d'être aux côtés de certains élèves en classe.

Même s'il ne s'agit-là que d'emplois précaires, cela a été une petite victoire, accueillie très favorablement au collège.

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