Hôtel-Dieu de Paris : Une réorganisation aux dépens des patients16/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2259.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel-Dieu de Paris : Une réorganisation aux dépens des patients

L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui regroupe trente-sept établissements différents à Paris et dans sa banlieue, est soumise, comme tous les autres hôpitaux du pays, à de sévères mesures d'économies.

Depuis 2010, elle est soumise à une réorganisation importante dont l'élément principal est le regroupement administratif des hôpitaux en seulement douze pôles hospitaliers. Cela permet à l'administration de supprimer de nombreux services ou activités et devrait entraîner la suppression de 4 000 emplois sur les 90 000 de l'AP-HP. Cette évolution a des répercussions directes sur la qualité des soins apportés aux patients. Ce qui se passe à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu en ce moment en est l'illustration frappante.

Dans le cadre de cette réorganisation, l'Hôtel-Dieu, hôpital situé sur l'île de la Cité au coeur de la capitale, a été regroupé avec deux autres hôpitaux. Les cuisines et les laboratoires y ont été supprimés. Tout est maintenant livré par coursier depuis l'hôpital Cochin, ce qui peut entraîner des retards liés à la circulation dans Paris. C'est dorénavant l'activité chirurgicale et radiologique d'urgence qui est menacée. La nuit ou le week-end, les patients nécessitant des échographies ou même des opérations devront être emmenés dans un autre hôpital en urgence.

Dans certains départements peu peuplés, on invoque la trop faible activité pour justifier la fermeture d'un service d'Urgences ou d'une maternité. Ce sont plusieurs dizaines de kilomètres qui sont imposés aux patients à leurs risques et périls pour trouver un service ouvert. Mais il est aberrant aussi que dans les grandes villes les services d'Urgences, qui ont tous une forte activité, ne disposent pas de tous les moyens techniques pour traiter les patients dans de bonnes conditions. Dans des cas plus graves, comme par exemple les grossesses extra-utérines, même un transport de dix minutes peut tourner à la catastrophe.

La réorganisation de l'Hôtel-Dieu, telle qu'elle est réalisée, rend dangereux le service des Urgences du centre de Paris. Cette situation résume à elle seule l'absurdité et la dangerosité de la politique menée par les responsables des hôpitaux de Paris, dans le cadre de la politique de restrictions décidée par le gouvernement.

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