Pôle emploi : La grève du 14 novembre16/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2259.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pôle emploi : La grève du 14 novembre

Halte à la dégradation des conditions de travail et de l'accueil des chômeurs !

Lundi 14 novembre, le Syndicat national unitaire (SNU) de Pôle emploi appelait à une grève nationale, reconductible le lendemain, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail au moment où se discute le budget 2012. Selon les secteurs et les régions, l'appel a été suivi le premier jour par 6 à 15 % des salariés. « C'est le taux de participation que nous attendions, car nous étions le seul syndicat à appeler », explique-t-on au SNU. Et le problème posé est en tout cas bien réel.

Les grévistes dénoncent le manque de moyens financiers et la baisse des effectifs à Pôle emploi, qui entraîne une dégradation du service rendu aux chômeurs. Avec le non-renouvellement des postes au moment des départs en retraite, 1 600 emplois ont été supprimés sur les deux dernières années et près de 2 000 suppressions supplémentaires sont prévues. Un agent s'occupe d'environ 200 à 250 chômeurs, contre 150 il y a un an et demi, et jusqu'à 300 dans certaines agences d'Ile-de-France ou de Bretagne. En conséquence, un chômeur doit attendre deux mois pour bénéficier d'un début de prise en charge.

Les difficultés de Pôle emploi sont la conséquence d'une fusion réalisée à la hâte entre les salariés des Assedics et ceux de l'ANPE au moment où, en 2008, le chômage explosait. Les stages express censés permettre aux uns et aux autres de se familiariser avec le métier qu'ils ne connaissaient pas ont été insuffisants et source d'erreurs au détriment des chômeurs.

À cela s'est ajoutée la politique du gouvernement, qui consiste à ne pas remplacer une partie de ceux qui partent en retraite et à préférer une politique du chiffre à un accueil des chômeurs rendu dans de bonnes conditions.« On n'a plus le temps de s'occuper vraiment des demandeurs d'emploi, de leurs dossiers, dénoncent les grévistes. Et l'encadrement se plaint du temps trop long qu'on passe avec une personne. »

Les chômeurs se retrouvent livrés à eux-mêmes, avec un central d'appel pour seul moyen de contact avec Pôle emploi puisqu'il n'y a plus de ligne directe. Au bout du fil, ils trouvent des salariés en CDD remplacés tous les six mois après quatre jours de formation et ne pouvant donner que des réponses types. L'exaspération qui en résulte pousse parfois des chômeurs à des actes de désespoir.

Les salariés de Pôle emploi dénoncent un manque criant de moyens financiers et humains, d'autant plus néfaste pour eux-mêmes et pour les chômeurs qu'ils accueillent que le chômage explose à nouveau. Selon le SNU, il faudrait augmenter les effectifs de 30 %.

La politique de Sarkozy et Fillon consiste à laisser les coudées franches aux patrons pour licencier. Et que leur importe que les travailleurs de Pôle emploi soient surchargés de travail et les chômeurs délaissés !

Cette grève est un cri d'alarme. Comme les autres travailleurs, ceux de Pôle emploi n'ont d'autre solution que de défendre collectivement leurs conditions de travail et ils méritent le soutien de tous les travailleurs.

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