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Leur société
Le plan d'attaque du patronat pour 2012 : Préparer la riposte
L'Association française des entreprises privées, l'Afep, vient d'envoyer ses desiderata pour 2012 aux candidats à l'élection présidentielle. Cette association regroupe la plupart des grandes entreprises du pays, près d'une centaine, dont 37 entreprises du CAC 40, et les filiales françaises de grands groupes étrangers comme Nestlé, IBM, Siemens, ou Philips.
Elle est représentative du grand patronat et c'est un lobby très puissant qui veille à ce que les lois soient conformes aux intérêts de ses membres, n'hésitant pas à proposer de nouvelles rédactions à celles qui ne lui conviennent pas.
Le programme envoyé aux candidats constitue une véritable déclaration de guerre au monde du travail. Ces grandes entreprises qui ne savent plus quoi faire de leur argent, qui n'investissent pas dans la production mais qui spéculent à tout va, ne veulent plus payer de cotisations sociales... sous prétexte d'améliorer leur compétitivité ! Elles proposent de réduire de deux à trois milliards d'euros le coût de l'assurance chômage, de remplacer la plus grande partie, voire tout ce qu'elles payent encore comme cotisations sociales par une augmentation de la TVA. L'Afep a calculé que la TVA à 21 % permettrait de baisser les cotisations sociales de 13 milliards d'euros. Pour exonérer les patrons, il faudrait donc augmenter encore cet impôt particulièrement injuste, qui s'applique uniformément et pèse en réalité beaucoup plus sur les petits budgets que sur les hauts revenus.
Mais ce n'est pas tout. L'Afep veut « définir de nouvelles normes de durée du travail », c'est-à-dire allonger encore les horaires et les rendre encore plus flexibles. Elle veut aussi simplifier les procédures pour les licenciements collectifs et que les entreprises s'occupent de la formation professionnelle. Bref, il s'agit de démanteler tout ce qui reste encore des quelques protections que les travailleurs ont réussi à arracher dans le passé.
Enfin l'Afep réclame un allégement de l'impôt sur les sociétés, cet impôt dont les grandes entreprises se sont déjà en grande partie exonérées.
Le Medef de son côté propose « un nouveau pacte social et fiscal pour la France », assorti d'une augmentation de la TVA et de la CSG pour supprimer une partie des cotisations sociales. Le Medef propose de ponctionner par ce biais au minimum 30 milliards sur la population, et jusqu'à 70 milliards en augmentant la CSG de deux points et en portant la TVA à 25 % !
Ainsi le patronat est en ordre de bataille pour imposer ses exigences. Il faut que face à lui les travailleurs aient leur propre programme et se préparent à l'imposer, pour protéger les emplois, les salaires, leurs conditions de travail et leurs conditions de vie.