Mesures d'austérité : Les arrêts maladie en ligne de mire16/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2259.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures d'austérité : Les arrêts maladie en ligne de mire

En cas d'arrêt maladie, pour les salariés du privé, un quatrième jour de carence va être ajouté avant le versement des indemnités journalières de la Sécurité sociale. Et pour les salariés de la fonction publique -- là c'est une nouveauté -- un jour de carence sera instauré. « Par souci d'équité », a déclaré Sarkozy, qui n'a pas hésité pour l'occasion à se présenter comme « le protecteur du modèle social français » contre ceux qui « volent la Sécurité sociale » !

Et voilà les salariés montrés du doigt et contraints d'y regarder à deux fois avant de s'arrêter quand ils sont malades. Car un jour de carence de plus, autrement dit un jour de congé maladie non remboursé. Ce sera autant de moins sur la paye à la fin du mois à moins que l'employeur ne compense la perte. Tout cela pour faire réaliser quelque 200 petits millions d'euros d'économies à la Sécurité sociale, dont le déficit est presque cent fois plus élevé (près de 19 milliards pour l'ensemble des caisses du régime général), parce qu'elle est pillée par le défaut des cotisations patronales et par les industriels du médicament qui s'engraissent à ses dépens.

Sarkozy et le gouvernement sont partis en guerre contre les arrêts maladie. Ce n'est pas nouveau. Depuis que la Sécurité sociale existe, les patrons fulminent contre les arrêts de travail des salariés. Dans les années 1950, ils dénonçaient « les accidents insignifiants pour lesquels autrefois on se bornait à un simple pansement, tandis que maintenant on va trouver le médecin ». Aujourd'hui, avec la crise, la guerre s'exacerbe pour permettre aux patrons de revenir sur les quelques protections sociales héritées du passé.

Sarkozy, pourfendant ceux qu'il qualifie de fraudeurs à la Sécurité sociale, a eu le culot de parler de « la plus terrible et la plus insidieuse trahison de l'esprit de 1945 ». Mais en fait il démontre que soixante-cinq ans plus tard, malgré toutes les avancées médicales, tous les progrès, il n'est même plus question d'assurer à la population ce qui semblait normal au lendemain de la guerre. Une preuve de plus, s'il en fallait, de la faillite d'une organisation économique gérée exclusivement en vue du profit.

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