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Grèce : Un nouveau gouvernement pour continuer l'austérité
En Grèce, après quatre jours de tractations, c'est finalement Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE (Banque centrale européenne), présenté comme ni de droite ni de gauche, qui a été désigné le 10 novembre par les dirigeants des deux principaux partis du pays, Georges Papandréou du Parti socialiste et Antonis Samaras de Nouvelle démocratie, parti de droite, pour diriger le nouveau gouvernement dit d'unité nationale.
Sur les 17 ministres qui le composent, 14 appartiennent au Parti socialiste, deux à la Nouvelle démocratie, un à l'Alerte populaire orthodoxe, parti d'extrême droite xénophobe.
À peine nommé, le nouveau Premier ministre grec a reçu, selon la presse, un message de Sarkozy et Merkel pour lui rappeler « l'urgence de la mise en oeuvre complète et intégrale de tous les engagements pris ». En fait, pour eux, ce nouveau gouvernement d'unité nationale n'est là que pour faire approuver par le Parlement, le plus rapidement possible, les conditions du plan négocié à Bruxelles le 27 octobre, et pour s'engager à faire appliquer les mesures des différents plans d'austérité imposés par l'Union européenne et le FMI. C'est la condition qu'ils ont fixée pour débloquer les prêts promis.
Le nouveau gouvernement est donc à objectif et à durée déterminés : en principe, une fois cette mission accomplie, il devrait démissionner, des élections législatives être organisées et un nouveau gouvernement constitué.
Pour le nouveau Premier ministre, les premières difficultés viendront d'ailleurs du gouvernement lui-même. Antonio Samaras, le chef de Nouvelle démocratie, qui a visiblement ces élections législatives en ligne de mire, a fait savoir qu'il n'était pas question pour lui de respecter intégralement les mesures du plan européen du 27 octobre, et qu'il n'accepterait pas de nouvelles mesures d'austérité qui pourraient être négociées par Papademos. Alors qu'il était dans l'opposition au gouvernement Papandréou, il avait déjà essayé de se donner une stature d'opposant aux exigences de l'Europe, en dénonçant par démagogie tous les plans d'austérité européens négociés par le dirigeant socialiste.
Heureusement, le nouveau gouvernement, et derrière lui les créanciers de la Grèce et leurs représentants politiques européens, risque de se heurter, comme celui de Papandréou, aux réactions, à la résistance des travailleurs et de la population et à leur refus de toute nouvelle mesure d'austérité.