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- Lutte ouvrière n°2259
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Leur société
11 novembre : Ah ! que la guerre est jolie !
Lors de son discours du 11 novembre, Sarkozy a proposé de transformer cette journée en une commémoration de tous les « morts pour la France » et pas seulement ceux de la Première Guerre mondiale. Craignant que cette annonce ne suffise pas à faire la une des journaux télévisés, il l'a renforcée d'une longue citation de Charles Péguy, invitant la jeunesse française à aller se régénérer dans les tranchées et à périr dans de grandes batailles.
Hollande, de son côté, avait organisé une cérémonie au décorum présidentiel, lui qui n'est encore que candidat. En se faisant photographier seul au milieu d'une mer de croix, il a voulu démontrer qu'il pourrait être un président à la hauteur du centenaire, en 2014.
La campagne électorale continue jusque devant les monuments aux morts. Mais, à part les coquetteries inventées par leurs conseillers en communication, les discours des deux candidats se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, ou de sang en l'occurrence : lors de la guerre de 1914-1918 les soldats sont morts « pour la France », de même que dans tous les conflits où l'armée française a été engagée et l'unité nationale est donc le bien le plus précieux.
Mais « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les capitalistes et les banquiers ». La guerre de 1914 était une guerre de partage du monde entre capitalistes, une guerre dans laquelle la bourgeoisie française défendait son « droit » à exploiter « ses » territoires et « ses » esclaves coloniaux. Et c'est pour ce « droit »-là que sont morts les soldats de 14-18 et tous ceux qui ont suivi. L'unité nationale, loin d'être un bienfait pour la classe ouvrière, est le bandeau qu'on lui pose sur les yeux pour la mener à l'abattoir.
Ce bandeau, les Sarkozy, Hollande et autres politiciens bourgeois savent qu'ils sont payés pour le maintenir.