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Dans le monde
Prix alimentaires : Le marché organise... la famine
En un an, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 5 % dans le monde, et de 33 % dans les pays les plus pauvres. C'est ce que révèle la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
L'étude insiste sur les variations rapides des prix, leur volatilité. Les variations ne sont pas seulement déterminées par l'offre et la demande, par la production et la consommation de ces produits, mais par les marchés, pour qui les denrées alimentaires sont d'abord un objet de spéculation. Les lots de dizaines ou de centaines de millions de tonnes de blé changent dix fois de propriétaire, selon la hausse ou la baisse du cours, bien souvent avant même d'être récoltées.
Une récolte abondante, comme celle de cette année, aurait dû logiquement faire baisser les cours. Il n'en a rien été. Une augmentation de plus de 3 % des stocks de céréales n'a pas fait baisser les prix. Ils se sont maintenus à de hauts niveaux au détriment des pays les plus pauvres.
Car non seulement ce « marché » des denrées alimentaires ne se préoccupe pas d'éviter que des hommes meurent de faim. Il utilise au contraire la famine, comme par exemple celle qui ravage actuellement la Somalie, pour faire monter les prix et multiplier ses profits.
La FAO a mis en place toute une administration complexe, munie d'instruments sophistiqués, pour améliorer l'information et la transparence sur les marchés agricoles. Mais améliorer l'information ne changera rien à la situation, tant que ce ne sera pas la population elle-même qui se donnera les moyens de contrôler le marché et les prix et de ramener le blé, le riz, le maïs, le sucre et tous les produits agricoles à leur usage alimentaire, ce qui est, convenons-en, l'essentiel.