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Leur société
Consultations chez les spécialistes : Des mois d'attente
Un sondage de l'IFOP publié dans le Journal du Dimanche du 13 novembre montre que de très nombreux malades (37 %) renoncent à prendre rendez-vous chez un spécialiste à cause des tarifs trop élevés. Ils sont encore plus nombreux (58 %) à renoncer à une consultation chez un spécialiste car les délais d'attente sont très longs. Chez un ophtalmologue, il faut patienter 103 jours en moyenne, 51 jours pour une gynécologue, 38 pour un dermatologue et 28 pour un rhumatologue. Il faudrait même attendre un an pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologue en Sarthe...
Le manque de médecins est criant chez les ophtalmologues car, pour 84 nouveaux diplômés par an, on compte environ 230 départs à la retraite. En 2020, ils ne seront plus que 4 000 en activité contre 5 900 en 2009. Mais le problème est aussi la mauvaise répartition géographique entre les médecins, responsable de véritables « déserts médicaux » dans le pays, le plus souvent des zones rurales où les médecins partant en retraite ont du mal à se faire remplacer.
Pour essayer d'y remédier, Roselyne Bachelot avait fait voter en 2009 quelques mesures pour obliger les médecins installés dans les zones surmédicalisées (Île-de-France, Rhône-Alpes, PACA...) à aller aider leurs confrères des zones sous-médicalisées. Mais cette mesure n'avait même pas vu le début d'une réalisation, les décrets d'application n'ayant jamais été votés et elle a été suspendue puis supprimée sous la pression des milieux médicaux. Exit donc l'amende de 2 946 euros qui devait sanctionner les médecins récalcitrants, au nom de la sacro-sainte règle de la liberté d'installation des médecins qui ne doit connaître aucune limite.
Ce n'est pas à l'approche des élections présidentielles que le gouvernement renoncera à faire des gestes et des cadeaux à un milieu médical qui lui est traditionnellement acquis. Quant à la majorité de la population, qu'elle prenne son mal en patience !