Philips Nevers : Les travailleurs ne veulent pas être « bradés »16/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2259.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Philips Nevers : Les travailleurs ne veulent pas être « bradés »

Les travailleurs de Philips à Nevers viennent de faire trois jours de grève. Ils ne veulent pas de la Holding Bavaria qui doit reprendre l'usine.

Le groupe Philips a décidé de se séparer de son entreprise de Nevers, qui compte 174 travailleurs. On y fabrique des luminaires industriels, et la production se porte bien puisqu'elle est supérieure aux prévisions. Pendant l'été, des intérimaires ont été embauchés pour faire face aux commandes.

Mais en septembre le nouveau directeur, embauché pour six mois, a annoncé que Philips ne voulait plus de l'usine et cherchait un repreneur. Cela fait aussi deux ans que la direction poussait à des départs volontaires avec prime, et les derniers sont partis fin octobre. Tout laisse à penser que Philips a décidé depuis longtemps de fermer l'usine. Il est même question de regrouper toute la production française en Hongrie, « pour rester compétitifs », dit la direction.

Le groupe Philips va très bien, les résultats sont en hausse (plus un milliard d'euros en 2010) et la branche éclairage du groupe affiche un résultat en progression de 700 000 euros. L'usine de Nevers, qui produit 1,8 million de luminaires par an, a un chiffre d'affaires en progression.

En octobre, les travailleurs de Philips ont débrayé et sont allés manifester devant la préfecture. Le préfet a reçu les délégués syndicaux, il a compati, mais il n'avait évidemment pas de solution.

Pendant ce mois d'octobre, il y a eu quatre jours chômés et tout d'un coup, début novembre, un repreneur s'est fait connaître : la Holding Bavaria. Pour faire bonne figure, Philips a rapatrié des productions de Chine et d'Europe de l'Est, 14 intérimaires ont été embauchés.

Mais les travailleurs, voulant savoir qui est ce repreneur et quel est leur avenir, se sont mis en grève le 10 novembre. Ils ont appris que cette holding est un groupe financier qui n'est là que pour faire de l'argent. Philips s'est engagé à fournir du travail la première année, puis de façon dégressive jusqu'en 2016. Ensuite, il faudrait que les travailleurs de Philips se transforment en concepteurs, commerciaux et démarcheurs, pour trouver eux-mêmes du travail à faire !

Un vote a été organisé et la reprise par Bavaria a été refusée par la quasi-unanimité des travailleurs. La grève a continué lundi 14 et mardi 15 novembre. Les travailleurs de Philips veulent montrer à la direction qu'ils ne veulent pas de n'importe quelle solution et exigent des garanties.

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