22 octobre : Rejoindre les grèves et les manifestations !21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

22 octobre : Rejoindre les grèves et les manifestations !

Quoi de plus révoltant que le spectacle, montré aux informations télévisées, de banquiers de Wall Street sablant le champagne à l'annonce que leurs bénéfices ont retrouvé les sommets d'avant la crise ? Au même moment, le chômage dépassait les 10 % même dans ce pays le plus riche du monde capitaliste, des millions de retraités perdaient leur retraite dans la débâcle des fonds de pension et d'autres millions de personnes, ou les mêmes, étaient chassées de leur maison, expropriées car dans l'incapacité de payer leurs échéances.

Oui, les banquiers sont heureux aux États-Unis comme en France et, avec eux, toute la classe capitaliste ! Comment ne le seraient-ils pas ? Au nom du sauvetage du système bancaire, en réalité celui des banquiers, les banques centrales leur prêtent de l'argent en veux-tu-en-voilà. quasiment à taux zéro. Mais les banques, elles, reprêtent cet argent aussi cher qu'avant. La différence va dans leurs coffres-forts.

Et surtout, elles utilisent cet argent à spéculer pour leur propre compte comme pour le compte de toutes les grandes entreprises, de tous les gros capitalistes.

Et l'emballement de la spéculation qui met tant en joie les banquiers prépare peut-être une nouvelle crise financière, plus grave que les précédentes.

Oui, les plus puissants de la classe capitaliste sortent de la crise plus riches qu'ils n'y sont entrés. Mais ils laissent dans l'économie un champ de ruines au sens propre comme au sens figuré : usines fermées, machines à l'encan, compétences laissées en friche de travailleurs transformés en chômeurs.

Les banquiers s'en sortent, avec l'aide des États qui leur ont versé des milliards. Mais l'État va présenter la note aux classes populaires et, avant tout, aux travailleurs.

Le patronat et ses serviteurs politiques cherchent à aggraver encore la pression sur les exploités, en réduisant les effectifs pour faire faire plus de travail par moins de travailleurs, en bloquant les salaires et en démolissant les services publics. Et ils continueront jusqu'à ce que le monde du travail réagisse massivement au point de menacer leur machine à profits.

La journée à laquelle appelle la CGT le 22 octobre n'est pas une réaction à la mesure des menaces. Mais cela peut constituer un pas dans ce sens. L'initiative du 22 octobre vient de la seule CGT, les autres confédérations sont aux abonnés absents. La direction de la CGT elle-même a pris soin de n'appeler que les travailleurs de l'industrie privée. Heureusement cependant que des syndicats d'autres secteurs s'y sont adjoints.

L'objectif donné par la direction confédérale de la CGT est « pour le développement industriel et de l'emploi ». Elle se pose en conseillère, pour demander au patronat et au président de la République de bien vouloir consacrer les capitaux aux investissements industriels créateurs d'emplois. Il est ridicule d'implorer le patronat pour qu'il agisse dans l'intérêt de la population, alors que ces mois de crise ont souligné à quel point seuls comptent pour lui ses profits. Si la spéculation rapporte plus de profits que les investissements industriels créateurs d'emplois, les capitalistes choisissent la spéculation, quitte à ce que la société en crève !

Alors, ce n'est pas derrière le patronat que les travailleurs sauveront leurs emplois et leurs salaires. C'est contre lui.

Défendre l'emploi, ce n'est pas supplier le patronat et le président de la République pour qu'ils mènent une politique « pour le développement industriel ». C'est imposer l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Contre une classe capitaliste qui fait payer à toute la société le maintien de ses profits, il faut imposer le droit des travailleurs à un emploi et un salaire correct.

Participer aux arrêts de travail et aux manifestations du 22 octobre, ce sera montrer qu'il y a dans ce pays des travailleurs et des militants qui ne se résignent pas, qui sont déterminés à résister à l'offensive patronale et qui ne sont pas dupes des fausses voies que leur indiquent les directions syndicales. Mieux cette démonstration sera faite, plus cela encouragera ceux qui aujourd'hui ne sont pas encore prêts, plus cela rendra possible la suite nécessaire.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 19 octobre

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