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Leur société
Revenu agricole en baisse, paysans en colère
Une aide européenne d'urgence de 280 millions d'euros vient d'être promise par Bruxelles pour aider les producteurs laitiers en difficulté. Les producteurs français devraient toucher globalement 17 % de cette somme, correspondant à leur part de la production laitière européenne.
Depuis plusieurs semaines, de manifestations en « grève du lait », les producteurs ont fait savoir que leurs revenus ont baissé d'environ un tiers en un an. En effet les intrants - tous les produits nécessaires à l'exploitation achetés à l'extérieur -, le gazole, les frais de production ont augmenté, tandis que le prix d'achat du litre de lait par les industriels de l'agro-alimentaire a subi, à la mi-mai 2009, une nouvelle baisse. Généralement, les producteurs laitiers réclamaient une augmentation du prix du litre de lait à 40 centimes d'euro, seul moyen pour eux d'équilibrer leur budget.
En fait, l'aide financière que les ministres de l'Agriculture se vantent d'avoir obtenue, même ciblée sur les éleveurs qui connaissent les plus grosses difficultés de trésorerie, ne représente qu'une moyenne de 600 euros par an et par exploitation. Rien qui puisse même momentanément répondre aux problèmes des plus petits éleveurs.
Mais les producteurs de lait ne sont pas les seuls agriculteurs en difficulté. Le 16 octobre, c'est la confédération FNSEA, pourtant très proche du pouvoir, et sa branche des Jeunes Agriculteurs qui ont organisé des manifestations revêtant par endroits des formes spectaculaires, comme sur les Champs-Élysées à Paris.
Les organisateurs, opposés en septembre à la « grève du lait », cherchaient sans doute à se redonner une légitimité, au moment où le mécontentement du monde paysan s'accroît.
Selon cette organisation, 53 000 agriculteurs, 7 000 tracteurs et 1 000 animaux auraient participé à ces dernières manifestations. Des « céréaliers sur la paille », aux Champs-Élysées, protestant contre « Sarkozy céréal killer », aux milliers de mètres cubes de terre déversés à Poitiers, les manifestations d'agriculteurs ont au moins permis de rappeler que dans le monde agricole les revenus, qui avaient baissé de 20 % en 2008, risquent de connaître le même sort en 2009. Et bien sûr, entre les riches céréaliers et les exploitants petits et moyens, les conséquences ne sont pas les mêmes pour tous. Pour une grande partie des paysans, le simple jeu des « lois du marché » dans cette période de crise signifie tout simplement qu'ils ne pourront plus vivre de leur travail.