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- Lutte ouvrière n°2151
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Dans les entreprises
3 Suisses, La Redoute - Roubaix : Les milliardaires licencient
Début 2009, deux entreprises de vente par correspondance, les 3 Suisses et La Redoute, avaient déjà supprimé près de 700 emplois chacune. Mais cela ne suffit pas à leurs richissimes actionnaires. C'est maintenant plusieurs centaines de salariés dont elles veulent encore se séparer par le biais de « départs volontaires ». En effet ces deux entreprises dites concurrentes se copient dans le traitement qu'elles font subir à leurs salariés.
La plupart des travailleurs qui souhaitent partir sont âgés, fatigués, et ils auraient bien droit à une retraite immédiate. Mais ce qui leur est proposé n'est en rien un revenu garanti. C'est une somme bien faible, censée compenser ce qu'ils vont perdre dans les années les séparant de la retraite, somme qu'ils toucheraient en partant pour aller pointer au chômage. La mutuelle n'est même pas prise en compte à La Redoute. En cette période de crise grave, où personne ne sait comment vont évoluer les indemnités de chômage, l'inflation et même l'âge de départ à la retraite, c'est ceux qui partent qui prennent tous les risques.
Pour habiller la chose auprès des pouvoirs publics, qui se devraient d'obliger les entreprises à garder les quinquagénaires, ce plan de départs volontaires a été étendu à tous ceux qui veulent « créer leur entreprise » en leur proposant une somme de 10 000 euros à La Redoute et de 21 000 euros aux 3 Suisses. Dans le même temps, les deux directions mettent dehors les travailleurs qu'elles considèrent comme « inaptes », en utilisant l'argument facile du manque de postes à leur proposer. Forcément, tous les services où le travail est allégé ont été supprimés un par un, ces dernières années !
À La Redoute, la direction fait pression sur les salariés pour qu'ils fassent, en plus du leur, le travail de leurs collègues licenciés, allant jusqu'à mettre dehors, pour refus de travail, un salarié qui résistait. Ceux qui restent voient leur charge de travail augmenter, les départs « volontaires » ne seront pas ou très peu compensés.
Les 3 Suisses sont dans la corbeille de la famille Mulliez, première fortune de France avec 21 milliards d'euros, et La Redoute appartient au groupe PPR dont la gouvernance est passée de François Pinault à François-Henri du même nom, dont le groupe a encore fait en 2008 un résultat net de plus d'un milliard d'euros.
Malgré ces profits énormes connus, tout ce que trouvent à dire les politiciens locaux, au Conseil régional PS, à la communauté de communes PS, à Roubaix également PS, c'est qu'il faut donner de l'argent à ces groupes pour les « aider » à se développer sur le marché Internet. Le Conseil général s'est ainsi engagé à donner 9,5 millions d'euros pour la formation dans la vente à distance.
Rappelons que La Redoute et les 3 Suisses sont parmi les premiers sites marchands sur Internet. Alors, donner encore de l'argent public pour « aider » des milliardaires licencieurs à devenir encore plus riches, c'est se ficher du monde !