Continental : Sarkozy pour « l'indépendance de l'autorité judiciaire »... et la répression21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : Sarkozy pour « l'indépendance de l'autorité judiciaire »... et la répression

Le chef de cabinet du président de la République a enfin transmis la réponse de Sarkozy à la demande qui lui avait été faite en septembre, à propos des six salariés de Continental condamnés par le tribunal de Compiègne.

À l'occasion de la réception de Martine Aubry, consultée sur la taxe carbone, une membre de la délégation de la direction du PS, Laurence Rossignol, avait demandé à Sarkozy que l'État retire sa constitution de partie civile dans cette affaire. Ceci afin que les salariés qui s'étaient battus pour leur emploi ne subissent pas une double peine, en se retrouvant, en plus de leur licenciement, à devoir payer à l'État plus de 63 000 euros au titre des dédommagements réclamés par ce dernier.

C'était bien la moindre des choses de la part du chef de l'État, dont les représentants ont passé l'éponge sur tous les délits commis par les dirigeants de ce groupe, alors qu'en leur temps Sarkozy et ses ministres avaient fustigé avec des mots très durs leur comportement.

Eh bien, encore une fois, « l'intérêt appuyé », revendiqué par le président de la République à propos de cette requête, a abouti à la réponse suivante, dont chacun pourra apprécier la teneur : « Je dois vous indiquer que le chef de l'État ne peut, sans porter atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire dont il est le garant, intervenir dans une procédure, amender les décisions rendues ou en modifier la portée. » Cela prêterait à un énorme éclat de rire, s'il ne s'agissait de réduire à la misère de simples ouvriers licenciés.

Heureusement, cette réponse n'a guère impressionné les quelque 400 travailleurs de Continental rassemblés en assemblée générale devant l'usine de Clairoix lundi 19 octobre, bien au contraire. Cela a renforcé leur décision de se rendre à la manifestation du 22 octobre à Paris, sous le double mot d'ordre d'une lutte d'ensemble pour imposer l'interdiction des licenciements, et d'un appel à la solidarité, y compris financière, avec les six salariés de Continental victimes de la répression antiouvrière. Des milliers de tracts et d'autocollants devraient être distribués à cette occasion.

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