SeaFrance - Calais : Les travailleurs bloquent le port21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SeaFrance - Calais : Les travailleurs bloquent le port

Vendredi 16 octobre, à l'appel de la CFDT et de la CGT, plusieurs centaines de salariés de SeaFrance ont bloqué le port de Calais. Les ferries sont restés à quai et malgré la présence des CRS, les ferries de la compagnie P&O n'ont pas pu débarquer.

Depuis le mois d'août 2009, la SNCF, actionnaire à 99 % de SeaFrance, fait le chantage de mettre en faillite la compagnie maritime, si les syndicats n'acceptent pas la suppression de plus de 500 postes sur un effectif de plus de 1 500 salariés, dont 1 300 navigants. En 2009, la baisse de trafic du fret et des passagers entre la France et l'Angleterre aurait amené des pertes d'exploitation de l'ordre de 25 millions d'euros. Depuis quelques années, SeaFrance dégageait des bénéfices et un nouveau bateau, le Rodin, a été mis en service. Mais pour faire face à la diminution actuelle du trafic à SeaFrance, la direction a vendu le Manet et il est aussi question de revendre le Cézanne et le Renoir. Avec moins de bateaux entre Calais et Douvres, il y aura forcément moins de traversées.

Le transport maritime des ferries, tout comme les trains de la SNCF, devrait être un véritable service public permettant à la population de se déplacer dans les meilleures conditions. Mais le service public est sacrifié sur l'autel de la rentabilité, au détriment des usagers et des salariés. Une preuve de plus que SeaFrance et la SNCF se moquent bien des usagers : depuis ce mois d'octobre, les piétons individuels ne peuvent plus prendre le bateau. Pourtant 159 000 piétons ont pris un ferry SeaFrance en 2008 mais, selon les managers « chasseurs de coût », cela reviendrait trop cher !

La direction de la SNCF est bien dans la logique de la privatisation et du profit. Comme il faudrait recapitaliser, remettre de l'argent dans SeaFrance à hauteur de quelques dizaines de millions d'euros, c'est un plan de réduction massive de la masse salariale qui est exigé !

La SNCF déclare que plusieurs centaines d'équipiers de bord pourraient être mutés en France dans d'autres services de la SNCF. Quand on sait que des milliers d'emplois sont menacés dans le fret ferroviaire, comment croire à ces promesses « d'avenir » ? Mais il y a aussi pour ceux qui resteraient, des remises en cause des conditions de travail, des horaires de travail et des salaires.

Le personnel de SeaFrance se demande d'ailleurs si la SNCF n'est pas en train de préparer la cession de la compagnie à un armateur privé. Les dirigeants de Louis-Dreyfus-Armateurs ont déjà déclaré qu'ils pourraient être intéressés par la reprise de l'entreprise. Le trafic maritime sur la Manche reste un marché très juteux et plusieurs sociétés se font concurrence. En plus de SeaFrance, il y a la compagnie P&O sur Calais, la Norfolk Lines à Dunkerque et Stena Lines à Boulogne-sur-Mer, sans oublier le tunnel sous la Manche avec Eurotunnel.

Les salariés de SeaFrance ont raison de se défendre. Quant aux usagers, ils ont tout intérêt à défendre un vrai service public unique du transport maritime, rejetant à la mer les requins de la finance !

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