Bénéfices des banques : La spéculation continue de plus belle, avec les encouragements des États21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bénéfices des banques : La spéculation continue de plus belle, avec les encouragements des États

D'après le Wall Street Journal, les 23 plus grandes banques américaines devraient verser cette année, sous forme de salaires, bonus et autres avantages divers, près de 140 milliards de dollars à leurs spécialistes en spéculations : un record absolu. L'an dernier, en plein effondrement des Bourses et des banques, elles avaient déjà distribué la somme de 117 milliards de dollars, excusez du peu !

Les chiffres sont évidemment plus faibles en France, mais ils reflètent la même tendance. Ainsi BNP-Paribas avait été prise la main dans le sac pour avoir voulu provisionner un milliard d'euros, destiné à assurer les bonus futurs de ses traders. Finalement, devant l'émoi provoqué par l'annonce publique de cette décision, elle a réduit cette provision de moitié, la fixant à 500 millions d'euros. Les autres banques françaises suivent le même mouvement.

Des chefs de gouvernement, Sarkozy en tête, ont fait mine de vouloir contrôler les bonus des traders, qu'ils montrent du doigt comme responsables de la crise financière. Mais il n'est jamais question de s'en prendre à ceux qui commandent la spéculation, les actionnaires de ces banques, et encore moins de taxer les bénéfices qu'ils engrangent. Catherine Lagarde, ministre des Finances... et même des banquiers pourrait-on dire, a refusé tout net la proposition émise par des députés d'imposer une taxe de 10 % sur les bénéfices des banques. Cela « réduirait la compétitivité des banques françaises et de la place financière de Paris », a-t-elle dit, ajoutant : « Je ne me suis pas battue avec vigueur depuis deux ans et demi pour développer l'attractivité de la place financière de Paris pour tout gâcher en un instant sans arguments valables. » Il est probable que les gouvernements de tous les pays développent une argumentation similaire. Ce qui revient à défendre, voire même à encourager la spéculation.

Les banques, bien que d'une santé florissante, avaient reçu l'an dernier des centaines de milliards de divers gouvernements, un argent venu des finances publiques, c'est-à-dire de la population, qui devra payer pendant des années encore la dette ainsi contractée par les États.

Le bilan de ces banques, les chiffres astronomiques de leurs profits ne se traduisent par aucun effet bénéfique pour la collectivité. Au contraire. Les populations s'appauvrissent, les licenciements continuent, le chômage et la pauvreté grandissent.

L'urgence serait d'exproprier sans indemnités l'ensemble des banques et de les unifier dans une banque nationale, au service de la population et de la production de biens utiles. C'est la seule solution pour sortir de cette spirale infernale où le monde s'enfonce.

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