Chaffoteaux - Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) : « Vendre notre peau le plus cher possible ! »21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux - Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) : « Vendre notre peau le plus cher possible ! »

La lutte contre les 207 licenciements (la totalité des effectifs de production) programmés par la direction du groupe Ariston-Merloni propriétaire de Chaffoteaux est entrée dans une nouvelle phase depuis le 28 septembre.

Le Comité central d'entreprise a rendu un avis négatif concernant les licenciements, mais cela n'a évidemment pas empêché la direction de maintenir l'intégralité de son plan. Les licenciements devant intervenir avant la fin de l'année, la mobilisation se poursuit pour arracher aux patrons au moins de quoi faire face de façon moins précaire aux turbulences dans lesquelles leur rapacité va nous plonger.

Chaque jour, nous continuons à nous réunir en assemblée générale pour décider des actions. Le maintien des emplois ne semblant plus à notre portée, nous avons décidé d'au moins « vendre notre peau le plus cher possible » en revendiquant une prime de 100 000 euros pour tous, ainsi que des mesures de reclassement et de formation.

Pour l'instant nous sommes loin du compte, puisque la direction propose des primes allant de 10 000 à 18 000 euros suivant l'ancienneté, ainsi qu'un complément de salaire pour les plus âgés, qui leur garantirait un revenu égal à 90 % de leur salaire net antérieur jusqu'à la préretraite. Cette mesure concerne environ un tiers des 207 licenciables. Pour les autres, il est prévu pour l'instant des congés de reclassement et de mobilité variant de six à quinze mois.

Ces premières mesures ont été annoncées le 12 octobre, lors de la première réunion du « plan social » qui se tenait à Paris. Nous avons été 130 à faire le déplacement au siège. Devant la salle de la réunion entre direction et délégués, nous avons scandé : « Pour nos familles, pour chaque Chaffoteaux, on veut 100 000 euros. » Quelques jours après la nomination d'un médiateur par le ministre de l'Industrie Estrosi, nous tenions à affirmer nos revendications.

La prochaine réunion du « plan social » est prévue le 3 novembre. D'ici là, nous allons maintenir la mobilisation. Un gala de soutien organisé samedi 17 dans la salle municipale de Ploufragan a réuni plus de 400 personnes, dans une ambiance particulièrement chaleureuse. La direction elle-même a déclaré qu'il y avait « de la marge dans la négociation », et elle semble tenir à récupérer certains des produits en stock que nous conservons depuis quatre mois. Il s'agit pour nous de ne pas être les sacrifiés d'une guerre économique dont les généraux sortiraient indemnes et les commanditaires encore plus riches.

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