Grève à Pôle emploi : Plus de chômeurs, moins d'agents, ras le Pôle !21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève à Pôle emploi : Plus de chômeurs, moins d'agents, ras le Pôle !

Le 20 octobre, bon nombre des 46 000 employés de Pôle emploi étaient en grève. De nombreuses agences n'ont pu fonctionner. Une nouvelle fois, moins d'un an après la fusion ANPE - Assedic, la plupart des syndicats appelaient à une journée nationale de grève pour protester contre les conditions de travail infernales et la piètre qualité du service public rendu aux chômeurs.

Sur les sites de Pôle emploi, cela fait maintenant des mois que les employés pâtissent de la fusion des deux activités, organisée par le gouvernement au moment même où la crise a provoqué un afflux de chômeurs, à la fois pour accéder aux indemnités et pour rechercher un emploi. C'est aberrant, mais l'État, comme les autres employeurs, supprime des dizaines de milliers d'emplois et l'organisme chargé de la gestion des chômeurs n'échappe pas à la règle.

Ainsi, pour économiser des milliers de postes et fermer plusieurs centaines d'agences en quelques mois, le gouvernement n'a pas hésité à laisser se développer une situation intenable. Elle l'est pour les travailleurs, qui voient s'accumuler les dossiers et la désorganisation, et aussi pour les chômeurs, sans solution et parfois sans indemnisation.

Le nombre de demandeurs d'emploi n'a cessé de croître depuis l'été 2008. On dénombre officiellement en un an 509 000 chômeurs supplémentaires adressés à Pôle emploi, mais les effectifs réclamés par la direction du service n'ont été que très partiellement pourvus, et encore, souvent par des emplois temporaires. La « solution » trouvée par le gouvernement a été d'offrir l'accompagnement de 320 000 chômeurs en sous-traitance à des agences d'intérim, justement au moment où l'activité des Manpower, Adecco et autres Sodie Emploi chutait.

Quant aux employés de Pôle emploi, directement confrontés aux résultats des vagues de licenciements, la seule réponse a été des mini-formations - trois jours pour ceux de l'ANPE, huit pour ceux des Assedic, quelques vagues promesses et des bonnes paroles. Qu'ils soient rassurés, Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi a pleinement conscience de ce que « la crise est un moment difficile pour un service public de l'emploi : il y a davantage de personnes à accompagner, à indemniser et c'est plus difficile de leur retrouver un emploi parce qu'il y en a moins ». Certes.

En conséquence il a décidé, devant la colère, le stress et même les tentatives de suicide parmi les employés, de « ne pas attendre l'accident pour agir » et, après avoir mis en place une « ligne d'écoute confidentielle », d'envoyer à chacun, à partir de novembre... un questionnaire sur les conditions de travail. Pourtant, avec la grève, il devrait savoir à quoi s'en tenir.

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