Chantiers de l'Atlantique-STX - Saint-Nazaire : Le patron demande de l'argent public... pour moins indemniser le chômage partiel21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers de l'Atlantique-STX - Saint-Nazaire : Le patron demande de l'argent public... pour moins indemniser le chômage partiel

En janvier 2009, en même temps qu'une importante baisse de charge, STX avait annoncé à ses salariés directs du chômage partiel, qu'il voulait évidemment payer au minimum légal. Les travailleurs des ateliers ne l'avaient pas entendu de cette oreille et avaient fait neuf jours de grève début février, avec l'appui de la CGT, pour être indemnisés à 100 %. Ce qu'ils avaient réussi à arracher pour toute l'année 2009.

Mais, revanchard, le patron a voulu dès septembre se débarrasser de cet accord d'entreprise, bien sûr au prétexte d'éviter les catastrophes à venir. Tout en demandant des aides supplémentaires à l'État !

Pour faire passer la pilule, il « s'engagerait » à ne pas licencier de salariés STX pendant huit mois (alors que les licenciements de travailleurs sous-traitants se multiplient). Une manière de nous annoncer que (au mieux) nous sommes, de fait, tous en CDD jusqu'en mai prochain. Bref ses propositions ressemblaient à une arnaque : le patron voulait nous payer moins (92 % au lieu de 100 %), ne déboursait rien et ne garantissait rien de réel quant à l'avenir. De plus, il se sucrait sur le dos des contribuables, à coups de millions d'euros, avec un fumeux plan de formation !

Pour rajouter une couche à tout cela, la CFDT proposait, en plus de « la main tendue aux pouvoirs publics », une autre main tendue aux collègues des deuxième et troisième collèges pour qu'ils donnent au « volontariat et anonymement des jours de congés par solidarité » avec ceux qui subissaient le chômage. Ce qu'a évidemment accepté immédiatement le patron !

Dans cette situation, à l'appel de la CGT, des réunions de syndiqués d'abord, puis d'information pour tout le personnel ensuite, ont été organisées. Depuis bien longtemps, il n'y avait pas eu autant de travailleurs, surtout des ouvriers des ateliers et des bords. Il en ressortait qu'il n'était pas question de remettre en cause l'accord de février 2009 obtenu par une lutte encore très présente dans les esprits. Le chantage de la direction et malheureusement des autres organisations syndicales sur le fait qu'en janvier « ce serait pire » n'a pas marché ! Et le 15 octobre dernier, à l'appel de la CGT, les travailleurs, surtout des ouvriers, ont débrayé massivement pour dire « pas question de toucher à l'accord à 100 % gagné par la grève » !

En fin de compte, si seules la CFTC, la CGC et FO (très minoritaires) ont signé, la CFDT, qui s'apprêtait à le faire également des deux mains, a reculé au dernier moment. Elle s'en est expliquée de manière honteuse dans un tract et dans la presse, où elle ose justifier sa non-signature par un prétendu « danger grave et imminent pour une partie de ses représentants, principalement dans les ateliers ». D'après elle, si les travailleurs ont refusé cet accord, c'est faute d'informations !

N'en déplaise au patron et à certains représentants syndicaux, c'est en connaissance de cause que les travailleurs ont fait capoter ce projet, avec la conviction que ce débrayage a été un bon tour de chauffe pour se préparer à la suite.

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