Prothèses mammaires : Une « démarche capitaliste » qui en dit long30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prothèses mammaires : Une « démarche capitaliste » qui en dit long

Une « démarche capitaliste », c'est en ces termes que l'avocat de la société PIP (Poly implant Prothèse) a justifié l'utilisation par cette entreprise d'un gel défectueux dans la composition des implants mammaires. Maître Haddad a cyniquement déclaré : « Le problème est un problème de prix de revient et de coût, donc de bénéfice. »

Et qu'importe à cette entreprise et à son dirigeant, Jean-Claude Mas, que des centaines de milliers de femmes de par le monde aient reçu ces prothèses défectueuses, puisqu'avec cette tricherie les bénéfices étaient bien là. Combien d'actionnaires se sont enrichis sur les risques de santé imposés aux femmes ? On ne le saura pas puisque, depuis la liquidation de cette société en 2010, qui était le numéro trois mondial du secteur, c'est comme s'il n'y avait plus de responsable.

Aujourd'hui, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, semble prendre conscience des risques encourus par les femmes, en recommandant « à titre préventif et sans caractère d'urgence » que le retrait des prothèses mammaires PIP soit proposé aux femmes concernées.

Les frais liés à l'explantation de prothèses, incluant l'hospitalisation, seront pris en charge par l'Assurance maladie. En revanche, seules les femmes relevant d'une chirurgie reconstructive post-cancer du sein se verront rembourser la pose de nouvelles prothèses. Pourtant le mal a été fait pour toutes les femmes qui ont eu un implant mammaire.

En 2010, le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire et la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) qui va devoir assumer les frais des opérations de retrait des prothèses, porte aujourd'hui plainte, à juste titre, pour tromperie et escroquerie. Mais, dans cette affaire, le ministère de la Santé et l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) sont responsables de ne pas avoir effectué les contrôles qui auraient été nécessaires avant la mise sur le marché de ces implants.

Les dangers dans le domaine de la santé ne pourront être éradiqués que le jour où il y aura un contrôle exercé par les travailleurs et la population sur le fonctionnement de ce genre d'entreprises, c'est-à-dire sur leurs comptes et sur les méthodes de fabrication.

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